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Le Sud global : enjeux géopolitiques, économiques et stratégiques

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Historique des pays du Sud global

Le mouvement des non-alignés

Le mouvement des non-alignés, formé en 1961, reflétait déjà une volonté de ces pays de s’émanciper des influences extérieures tout en affirmant leur autonomie sur la scène internationale.

mouvement des non-alignés- Pays- Sud Global
Pays appartenant au mouvement des non-alignés :
– Bleu foncé : États membres.
– Bleu clair : États observateurs.
– Gris : États non membres.


Organisation internationale regroupant des pays qui, pendant la Guerre froide, ont choisi de ne pas s’aligner ni avec le bloc occidental mené par les États-Unis, ni avec le bloc soviétique, le mouvement des non-alignés fut fondé en 1961 à l’initiative de figures politiques comme Jawaharlal Nehru (Inde), Josip Broz Tito (Yougoslavie), Gamal Abdel Nasser (Égypte), Sukarno (Indonésie), et Kwame Nkrumah (Ghana)
Il visait à préserver l’indépendance politique des États membres et à promouvoir la coopération entre les nations en développement.

Le MNA s’est concentré sur la décolonisation, l’indépendance des pays du tiers-monde, et la lutte contre l’impérialisme et le néocolonialisme. Après la fin de la Guerre froide, le mouvement a cherché à s’adapter à un nouvel ordre mondial en promouvant les intérêts des pays en développement dans les relations internationales.

Le MNA est toujours actif et sa carte géographique se superpose au moins en partie à celle du groupe des BRICS, basé sur une coopération économique et géopolitique entre grandes puissances émergentes et qui agit souvent en tant que représentants du Sud global sur la scène internationale.

En 2016, 120 pays en sont membres, et si son influence politique a décru après la fin de la guerre froide, il continue de jouer un rôle important, par exemple en refusant les mesures standard de résolution de la dette publique préconisées par le consensus de Washington. De nouvelles mouvances, dans le sillage du mouvement altermondialiste, s’inspirent de ses principes et des luttes qu’il a incarnées pour prôner une mondialisation plus conforme à l’intérêt des pays du Sud.

Le Monde Diplomatique

Décolonisation et indépendance

Les pays du Sud global ne sont pas uniquement le produit direct du processus de décolonisation, bien que celui-ci ait joué un rôle central dans la formation de ces nations. Ce concept inclut également des dimensions économiques et commerciales qui distinguent les pays du Sud global de ceux du Nord global, bien au-delà de la seule question de l’indépendance politique.

La décolonisation, notamment après la Seconde Guerre mondiale, a vu de nombreuses colonies européennes accéder à l’indépendance entre les années 1940 et 1960, donnant naissance à de nouveaux États en Afrique, en Asie et en Amérique latine.

Le processus de lutte pour l’indépendance a pris des formes diverses à travers le monde. En Algérie, par exemple, la guerre de libération contre la France (1954-1962) fut l’une des plus violentes, tandis que d’autres pays, comme l’Inde, obtinrent leur indépendance de manière plus pacifique en 1947, bien que cela ait entraîné des tensions internes, notamment la partition avec le Pakistan.

Ces pays, tout en obtenant leur souveraineté politique, ont hérité de systèmes économiques souvent fragiles, caractérisés par une faible diversification économique et une dépendance aux exportations de matières premières. Cette structure économique les a souvent placés dans des relations commerciales inégales avec les pays du Nord global.

Dimension économique du Sud global

En plus de ces dimensions politiques, les pays du Sud global sont également définis par leur position économique dans l’économie mondiale.

Ces pays, même après leur indépendance, se trouvent dans une position marginalisée économiquement dans l’ordre mondial, souvent en raison de leur rôle historique dans les échanges économiques internationaux et de leur dépendance aux matières premières.

Beaucoup de ces pays sont caractérisés par des économies en développement, des niveaux élevés de pauvreté et un accès limité aux marchés mondiaux, souvent en raison d’un héritage colonial qui les a structurés pour répondre aux besoins économiques des anciennes puissances coloniales. De ce fait, la distinction entre Nord et Sud global est autant économique que politique, reflétant des relations de pouvoir inégales au niveau mondial.

Le tiers-monde et l’évolution du Sud global

Le concept de tiers-monde, inventé par l’économiste français Alfred Sauvy en 1952, faisait référence à ces nations qui ne faisaient partie ni du bloc capitaliste de l’Ouest, ni du bloc communiste de l’Est.

Cependant, au fil du temps, ce terme a été critiqué pour son caractère réducteur, étant donné la diversité des réalités économiques et sociales de ces pays. Le terme Sud global s’est alors imposé pour désigner ces pays en développement, souvent associés à des problèmes structurels comme la pauvreté, la dette extérieure et la dépendance économique vis-à-vis des pays du Nord.

Répartition géographique des pays du Sud global

L’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine

Le Sud global s’étend principalement sur trois continents : l’Afrique, l’Asie, et l’Amérique latine.

En Afrique, des pays comme le Nigeria, l’Afrique du Sud, et le Kenya jouent des rôles majeurs en tant que moteurs économiques régionaux. En Asie, des nations comme l’Inde et l’Indonésie sont en plein essor économique, tandis que l’Amérique latine compte des puissances émergentes comme le Brésil et le Mexique.

Ces régions partagent un passé de colonisation et des défis économiques similaires. Cependant, il est essentiel de noter que, malgré cette catégorisation, les réalités géographiques et économiques de ces pays sont très diverses. Les taux de développement, les niveaux de richesse et les systèmes politiques diffèrent grandement entre ces pays.

Les défis géographiques et économiques

Malgré leur potentiel, les pays du Sud global font face à des défis géographiques majeurs. Les infrastructures dans ces régions sont souvent sous-développées, ce qui entrave le commerce et les investissements étrangers. Le manque de connectivité, qu’il s’agisse des réseaux de transport ou d’accès à Internet, limite également la croissance de nombreux pays du Sud global.

Le développement des infrastructures est un axe crucial de coopération entre ces pays et des partenaires internationaux comme la Chine, via des initiatives telles que la Nouvelle route de la soie, que nous explorerons plus tard.

Afrique
Sud Global-Asie
Asie
Sud Global-Amérique Latine-Amérique du Sud
Amérique Latine

Économie et émergence des pays du Sud global

Le rôle des BRICS dans l’économie mondiale

Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) forment une alliance stratégique qui reflète l’émergence économique du Sud global. Ces pays représentent environ 42 % de la population mondiale et près de 23 % du produit intérieur brut mondial.

L’ascension des BRICS a modifié l’ordre économique mondial, avec des pays comme la Chine et l’Inde devenant des pôles de croissance importants.

Les BRICS se positionnent comme des alternatives aux institutions économiques traditionnelles dominées par l’Occident, comme le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.

En 2014, ils ont fondé la Nouvelle Banque de développement, un outil financier conçu pour financer des projets d’infrastructure et de développement durable dans les pays du Sud global, tout en réduisant leur dépendance aux financements occidentaux.

Les défis du développement économique et des infrastructures

Cependant, malgré l’ascension des BRICS, les pays du Sud global continuent de faire face à d’énormes défis économiques.

La plupart d’entre eux dépendent encore de l’exportation de matières premières, comme le pétrole, les minerais ou l’agriculture. Cette dépendance rend leurs économies vulnérables aux fluctuations des prix mondiaux.

Les infrastructures sont également un facteur limitant.

Dans de nombreux pays, l’accès à des infrastructures de base, comme les routes, les ports et les services publics, est insuffisant. Pour surmonter ces obstacles, des initiatives multilatérales comme la Nouvelle route de la soie offrent une opportunité de modernisation économique.

Influence géopolitique des pays du Sud global

La montée en puissance des pays du Sud sur la scène internationale

Sur la scène géopolitique, les pays du Sud global ont acquis une influence croissante, notamment par leur participation active dans des organisations internationales comme les Nations Unies (ONU), l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ou encore l’Union africaine et l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est).

Ces organisations permettent aux pays du Sud global de promouvoir leurs intérêts communs face aux puissances occidentales et de peser sur des questions économiques et sociales à l’échelle mondiale.

L’ascension des BRICS a également renforcé le poids géopolitique de ces nations. Lors des récentes rencontres des BRICS, des questions cruciales ont été soulevées, notamment la réforme des institutions multilatérales comme le FMI et la Banque mondiale, afin de mieux refléter la répartition actuelle du pouvoir économique mondial.

Les réformes des institutions internationales

Les pays du Sud global réclament depuis longtemps une réforme des institutions internationales pour mieux refléter les réalités politiques et économiques actuelles. Les structures mises en place après la Seconde Guerre mondiale, comme l’ONU, le FMI, et la Banque mondiale, sont critiquées pour leur biais en faveur des pays du Nord. Les réformes proposées incluent un élargissement des droits de vote au sein du FMI et une plus grande représentation des pays en développement dans les processus de décision.

BRICS- Sud Global

BRICS : une alliance stratégique pour l’avenir

Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sont bien plus qu’une simple alliance économique. Créés en 2009, ils se sont imposés comme un pôle alternatif aux grandes puissances occidentales, notamment les États-Unis et l’Union européenne. Cette coalition vise à réformer l’ordre mondial actuel, considéré par ces pays comme biaisé en faveur de l’Occident. Le groupe propose une redistribution plus équitable du pouvoir économique et politique dans des institutions telles que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.

L’un des projets phares des BRICS est la création de la Nouvelle Banque de développement en 2014.

Cette banque a pour but de financer des projets d’infrastructure dans les pays membres et au-delà, notamment dans les autres nations du Sud global. Contrairement aux prêts du FMI, souvent assortis de conditions strictes, la Nouvelle Banque de développement se veut plus souple et favorable aux pays en développement.

De plus, les BRICS s’engagent dans des projets transcontinentaux tels que la Nouvelle route de la soie, une initiative chinoise qui vise à relier l’Asie, l’Europe et l’Afrique grâce à des infrastructures de transport et de commerce. Ces projets permettent d’améliorer l’intégration économique des pays du Sud global et d’encourager une coopération politique plus étroite, en contournant les systèmes économiques dominés par l’Occident.

L’objectif des BRICS est également de proposer des alternatives au dollar américain dans le commerce international.

En 2023, des discussions sur la création d’une monnaie commune pour les transactions au sein des BRICS ont eu lieu. Si cela aboutit, cela pourrait représenter un changement majeur dans le système financier mondial, en réduisant la dépendance au dollar et en renforçant l’autonomie des pays du Sud global.

Carte topographique-Belt and Road Initiative-Nouvelles routes de la soie
Carte topographique du corridor économique « Belt and Road Initiative »- Les Nouvelles Routes de la Soie.

Coopération Sud-Sud et projets futurs

La coopération Sud-Sud est l’un des piliers des BRICS et une priorité pour ses membres. Elle repose sur l’idée que les pays en développement, en travaillant ensemble, peuvent surmonter les défis économiques et sociaux auxquels ils font face sans dépendre des grandes puissances.

Cette approche permet de réduire la dépendance économique envers le Nord tout en favorisant la croissance par le biais d’échanges de technologies, de connaissances et de ressources naturelles.

Des accords commerciaux et des projets d’infrastructures sont au cœur de cette coopération.

Par exemple, l’Inde et le Brésil échangent leurs expertises en agriculture et en technologie médicale, tandis que la Chine propose des partenariats dans les infrastructures avec l’Afrique. Les échanges de technologie, tels que les réseaux de télécommunication ou les nouvelles techniques d’exploitation minière, permettent aux pays du Sud de progresser sans avoir besoin de technologies occidentales.

Sud global et alliances stratégiques

La coopération Sud-Sud ne se limite pas aux échanges économiques. Les alliances stratégiques, notamment sur le plan militaire, prennent de l’importance dans un contexte de tensions géopolitiques mondiales.

Ces alliances stratégiques entre les pays du Sud global, y compris dans le domaine militaire, se forment principalement à travers plusieurs types d’accords et de mécanismes formels qui renforcent la coopération en matière de sécurité. Ces alliances peuvent être bilatérales ou multilatérales et sont souvent formalisées par :

Accords bilatéraux de défense

De nombreux pays du Sud global signent des accords bilatéraux qui couvrent des domaines tels que la formation militaire, l’équipement, les exercices conjoints, et la lutte contre des menaces communes comme le terrorisme. Par exemple, l’Afrique du Sud a signé des accords de défense avec des nations comme l’Inde et la Chine, dans le cadre de partenariats plus larges.

Organisations régionales

Des alliances multilatérales formalisées existent à travers des organisations régionales qui incluent des volets militaires ou de défense collective :

  • L’Union africaine (UA)
    Avec sa Force africaine en attente, elle est un exemple d’une structure de coopération militaire régionale en Afrique. Ce mécanisme vise à répondre aux crises sécuritaires sur le continent, incluant des missions de maintien de la paix.
  • ASEAN (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est)
    Bien que non militaire à sa base, l’ASEAN a intensifié sa coopération sécuritaire, notamment à travers des dialogues de défense et des exercices militaires conjoints avec des pays membres.
  • CSTO (Organisation du traité de sécurité collective)
    Bien que dominée par la Russie, cette organisation intègre aussi des pays d’Asie centrale qui coopèrent sur des questions de sécurité régionale et de défense collective.
  • BRICS
    Bien que principalement une organisation économique, les BRICS discutent aussi de questions de sécurité lors de leurs sommets. La coopération militaire informelle entre certains membres comme la Russie, l’Inde et la Chine passe également par des exercices conjoints tels que les exercices militaires BRICS Armées. Ce type de coopération aide à renforcer la sécurité collective parmi ces nations émergentes.

Opérations conjointes de lutte contre le terrorisme

Des coalitions de pays du Sud global se forment également autour d’objectifs communs de lutte contre le terrorisme, en particulier dans des zones critiques comme l’Afrique sahélienne. Le G5 Sahel, par exemple, est une alliance militaire régionale formée par cinq pays (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) pour combattre le terrorisme et l’insécurité.

En somme, les accords bilatéraux, les organisations régionales et les initiatives multilatérales comme les BRICS formalisent les alliances stratégiques entre les pays du Sud global, notamment dans un contexte de montée des tensions géopolitiques mondiales.

Ces initiatives leur permettent de défendre leurs intérêts sécuritaires tout en favorisant une plus grande autonomie stratégique.

La Chine et son influence croissante en Afrique

Depuis les années 2000, la Chine s’est imposée comme un acteur majeur dans la transformation économique de l’Afrique.

À travers des investissements massifs, notamment dans les infrastructures de transport, d’énergie et de télécommunications, la Chine a contribué à moderniser de nombreuses régions du continent. Ces investissements sont souvent réalisés dans le cadre de partenariats avec des États africains, dans lesquels la Chine finance et construit des routes, des ports et des chemins de fer, en échange de matières premières telles que le pétrole, les minerais et les terres rares.

Cette relation a largement profité aux pays africains, qui bénéficient d’infrastructures modernes et de création d’emplois.

Cependant, elle soulève également des critiques, notamment en raison de la dépendance économique croissante de certains pays africains vis-à-vis de la Chine.

Certains analystes considèrent en effet que ces partenariats favorisent des modèles néo-colonialistes, où la Chine contrôle des secteurs stratégiques des économies africaines tout en exerçant une influence politique.

La Nouvelle route de la soie et son impact sur le Sud global

Le projet de la Nouvelle route de la soie, également appelé l’initiative Belt and Road (BRI), est sans doute l’initiative la plus ambitieuse de la Chine en matière de commerce international.

Lancé en 2013 par le président Xi Jinping, ce projet vise à créer un réseau d’infrastructures commerciales reliant l’Asie, l’Europe, et l’Afrique. L’objectif est d’améliorer les échanges commerciaux et d’intégrer économiquement les régions traversées.

Les pays du Sud global, notamment en Afrique et en Asie, sont au cœur de cette initiative. La construction de ports, de routes, de chemins de fer et de pipelines permet à ces pays de bénéficier d’infrastructures modernes, favorisant ainsi leur développement économique. Ces investissements visent aussi à intégrer ces pays dans le réseau économique mondial dominé par la Chine, créant ainsi une interdépendance accrue.

Cependant, l’impact de la Nouvelle route de la soie suscite des débats.

Si certains pays du Sud global y voient une opportunité de développement, d’autres craignent un endettement excessif envers la Chine, car de nombreux projets sont financés par des prêts chinois. Cette dépendance financière pourrait entraîner des problèmes économiques à long terme pour certains pays, remettant en question leur souveraineté économique.

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Port de Mombasa sur la côte kenyane de l’océan Indien- CREDIT: MEAACT PHOTO / STUART PRICE.

Les relations entre le Sud global et la Russie

La diplomatie russe en Afrique et en Amérique latine

Depuis plusieurs années, la Russie cherche à intensifier ses relations avec les pays du Sud global, notamment en Afrique et en Amérique latine. Face aux sanctions économiques imposées par l’Occident, la Russie s’est tournée vers ces régions pour développer de nouveaux partenariats.

Elle a ainsi signé des accords commerciaux et militaires avec plusieurs pays africains, tels que l’Angola, le Mozambique et le Zimbabwe. En Amérique latine, des accords similaires ont été conclus avec le Venezuela et Cuba.

Ces relations permettent à la Russie de diversifier ses alliances économiques tout en augmentant son influence politique dans ces régions stratégiques. Sur le plan militaire, la Russie a fourni des armes et du soutien logistique à plusieurs États africains, renforçant ainsi sa présence sur le continent. Cela lui permet également de se positionner comme un contrepoids à l’influence occidentale en Afrique et en Amérique latine.

Stratégies de la Russie pour renforcer les liens avec le Sud global

Pour contrer son isolement international, la Russie a mis en place une stratégie de diversification de ses partenaires économiques et politiques.

En plus de ses liens avec les BRICS, la Russie a établi des relations économiques avec plusieurs pays du Sud global, en particulier dans le domaine de l’énergie. La Russie est l’un des principaux exportateurs de pétrole et de gaz, et elle a signé des accords énergétiques avec plusieurs pays africains et latino-américains.

La Russie voit dans le Sud global une opportunité de développer des relations bilatérales avantageuses, notamment dans le secteur énergétique. En contournant les sanctions occidentales, ces partenariats permettent à la Russie de maintenir une certaine stabilité économique, tout en renforçant son influence géopolitique.

Perspectives d’avenir et projets pour les pays du Sud global

L’essor de la diplomatie économique et commerciale

Les pays du Sud global adoptent de plus en plus une diplomatie économique proactive. Ils cherchent à diversifier leurs partenaires économiques en concluant des accords bilatéraux et multilatéraux, notamment avec des pays asiatiques et européens. Cette stratégie leur permet de réduire leur dépendance vis-à-vis des pays du Nord et de renforcer leur autonomie économique.

Les initiatives comme la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) illustrent cette volonté d’intégration économique. En créant un marché unique pour les biens et services en Afrique, cette zone vise à faciliter les échanges commerciaux intra-africains tout en attirant les investissements étrangers. Des accords commerciaux similaires sont envisagés dans d’autres régions du Sud global, comme en Amérique latine et en Asie du Sud-Est.

Les réformes institutionnelles et les initiatives d’intégration

Les pays du Sud global plaident depuis longtemps pour des réformes des institutions internationales. Ils estiment que les structures actuelles, comme le FMI et la Banque mondiale, sont inéquitables et favorisent les pays riches au détriment des nations en développement. Les réformes institutionnelles visent à rééquilibrer le pouvoir de décision et à offrir plus de voix aux pays du Sud global dans les instances internationales.

En parallèle, ces pays encouragent des initiatives d’intégration régionale pour renforcer leur coopération économique et politique. L’Union africaine et des organisations comme l’ASEAN en Asie du Sud-Est travaillent activement à promouvoir l’intégration régionale, en vue de créer des marchés unifiés et de faciliter les échanges économiques entre les pays du Sud global.

Conclusion

Les pays du Sud global ont considérablement évolué depuis leur indépendance, tant sur le plan économique que géopolitique. À travers des alliances comme les BRICS, ils se sont affirmés comme des acteurs majeurs sur la scène internationale.

Cependant, de nombreux défis subsistent, notamment en matière de développement économique et d’intégration internationale. Les réformes des institutions internationales et les initiatives d’intégration régionale joueront un rôle crucial dans leur avenir.

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