Sommaire
Le 16e sommet des BRICS 2024, qui s’est tenu du 22 au 24 octobre à Kazan, en Russie, a réaffirmé le rôle stratégique de ce groupe dans l’économie mondiale.
Composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, ce bloc représente une force majeure pour remodeler le système économique mondial et promouvoir un développement inclusif.
Alors que le monde fait face à des incertitudes économiques accrues, notamment les tensions géopolitiques, l’inflation et le ralentissement de la croissance globale, le sommet des BRICS 2024 a mis en lumière des innovations clés visant à stabiliser et revitaliser les économies des pays membres et du Sud global.
Le volet économique de la déclaration finale a révélé une stratégie ambitieuse axée sur plusieurs priorités : renforcer les institutions comme la Nouvelle Banque de Développement (NDB), promouvoir l’usage des monnaies locales dans les transactions internationales, développer des outils de cybersécurité pour le secteur financier et approfondir la coordination macroéconomique entre les membres.
À travers ces mesures, les BRICS visent à réduire leur dépendance au dollar américain et à renforcer leur résilience face aux fluctuations de l’économie mondiale.
Cet article propose une synthèse détaillée des initiatives économiques des BRICS à Kazan, explorant leur impact potentiel sur la croissance inclusive et la coopération Sud-Sud.
Le rôle central de la Nouvelle Banque de Développement (NDB)
Objectifs et réalisations récentes de la NDB
Depuis sa création en 2015, la Nouvelle Banque de Développement (New Development Bank, NDB) des BRICS s’est imposée comme une institution multilatérale majeure, visant à financer des projets d’infrastructure et de développement durable dans les pays membres et au-delà.
Lors du sommet de Kazan, la déclaration finale a réaffirmé l’importance de la NDB pour renforcer les capacités financières des économies émergentes et des pays en développement (EMDC).
La Nouvelle Banque de Développement, fondée par les BRICS en 2014, a su s’imposer comme un acteur clé dans le financement de projets stratégiques pour le développement durable et les infrastructures.

Sa mission s’inscrit dans une volonté collective de promouvoir un développement inclusif, en s’éloignant des schémas traditionnels dominés par les institutions financières occidentales.
Des projets concrets qui transforment le paysage économique
- Un exemple emblématique de l’impact de la NDB est son soutien au financement de projets stratégiques comme l’expansion des énergies renouvelables au Brésil.
La banque a récemment octroyé un prêt de 500 millions de dollars pour l’expansion des parcs solaires et éoliens, aligné sur les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris. - En Afrique du Sud, la NDB a également contribué à la modernisation des infrastructures ferroviaires, renforçant ainsi la connectivité logistique et les échanges intra-régionaux.
Cela a également permis une réduction des coûts logistiques et renforcé l’intégration intra-régionale en Eurasie et en Afrique australe.
Ces actions alignent les BRICS sur une trajectoire visant à réduire les inégalités tout en soutenant une transition énergétique durable.
Synergies multilatérales pour le Sud global
Pour maximiser son impact, la NDB développe des partenariats avec des institutions multilatérales comme la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB) et la Banque africaine de développement (BAD).
Ces synergies permettent une mutualisation des ressources et un partage d’expertise, facilitant la réalisation de projets transfrontaliers ambitieux.
En renforçant ces collaborations, la NDB aspire à devenir une institution phare pour les économies émergentes et en développement, contribuant directement aux Objectifs de développement durable (ODD).
Indépendance monétaire et paiements transfrontaliers
Monnaies locales : un pas vers la souveraineté économique
Lors du sommet des BRICS 2024 à Kazan, l’accent a été mis sur la réduction de la dépendance aux devises dominantes, en particulier le dollar américain. L’intégration des monnaies locales dans les transactions commerciales est devenue une priorité stratégique.
- Par exemple, les récentes transactions énergétiques entre la Chine et la Russie, réglées en yuan et en rouble, démontrent cette transition. Ces échanges bilatéraux ont permis aux deux nations de contourner les fluctuations du dollar tout en renforçant leur souveraineté économique.
- De manière similaire, l’Inde et l’Afrique du Sud ont signé un accord facilitant les paiements en roupies indiennes et en rands sud-africains pour le commerce bilatéral, réduisant leur exposition aux devises étrangères.
Cette stratégie marque un tournant majeur dans l’approche des BRICS face aux risques liés à la volatilité monétaire et aux sanctions économiques.
En favorisant les monnaies locales, les pays membres renforcent leurs partenariats économiques internes et stimulent des échanges équilibrés, tout en posant les bases d’un modèle alternatif pour le Sud global.
Réduire les risques liés au dollar : une priorité géopolitique
La domination historique du dollar américain dans le commerce international représente un double enjeu pour les BRICS. Elle expose les pays membres aux fluctuations imprévisibles de la politique monétaire américaine, tout en limitant leur autonomie face aux sanctions unilatérales.
L’adoption de règlements en monnaies locales constitue ainsi une réponse géopolitique pragmatique pour atténuer ces vulnérabilités.
En parallèle, cette évolution favorise la stabilité des échanges au sein des BRICS et avec leurs partenaires du Sud global, créant un environnement commercial plus résilient.
Ce repositionnement stratégique est également considéré comme une opportunité pour les BRICS de redéfinir les standards financiers internationaux, en plaçant les besoins des économies émergentes au centre des discussions mondiales.

Initiative BRICS sur les paiements transfrontaliers (BCBPI)
Lancée pour moderniser et simplifier les transactions internationales, l’initiative BRICS Cross-Border Payment Initiative (BCBPI) propose une alternative aux systèmes traditionnels dominés par les économies occidentales, tels que SWIFT.
En renforçant les réseaux de correspondants bancaires, le BCBPI facilite les paiements transfrontaliers, tout en minimisant les coûts et en augmentant la rapidité des transactions.
Une innovation majeure du BCBPI réside dans l’intégration potentielle des monnaies numériques des banques centrales (CBDC).
Ainsi, l’Inde et la Chine ont récemment mené des projets pilotes utilisant leurs CBDC respectives pour des échanges transfrontaliers agricoles.
Ces initiatives démontrent l’efficacité des solutions numériques pour surmonter les obstacles techniques, renforcer l’inclusion financière et réduire la dépendance aux mécanismes traditionnels.
Cependant, cette transformation ne se fait pas sans défis. La nécessité d’harmoniser les infrastructures bancaires et de gérer les disparités réglementaires entre les membres constitue un frein à l’expansion rapide de ces initiatives.
Malgré ces obstacles, le succès progressif du BCBPI reflète la volonté des BRICS de développer une architecture financière résiliente et indépendante.

Coopération interbancaire et innovations en infrastructure
Le Mécanisme de Coopération Interbancaire (MIC) : Un levier d’innovation
Le Mécanisme de coopération interbancaire des BRICS (BRICS Interbank Cooperation Mechanism, MIC) joue un rôle fondamental dans la facilitation des échanges financiers entre les membres.
En témoigne, un partenariat récent entre des institutions brésiliennes et sud-africaines ayant conduit au déploiement d’une plateforme simplifiée de paiements pour les exportations de minerais, réduisant les délais et les coûts liés aux transactions.
Ces solutions témoignent de la capacité du MIC à adapter les outils financiers aux réalités locales, tout en promouvant une interopérabilité accrue.
En investissant dans des projets qui favorisent l’innovation, le MIC contribue également à l’élaboration de pratiques financières qui reflètent les priorités stratégiques des BRICS, notamment dans les domaines du commerce, des investissements et des paiements transfrontaliers.
BRICS Clear : une infrastructure financière indépendante en gestation
L’initiative BRICS Clear, visant à établir une infrastructure indépendante de règlement et de dépôt transfrontaliers, incarne les ambitions des BRICS de s’affranchir des systèmes dominés par l’Occident.
Inspirée par le système de paiement russe SPFS, BRICS Clear vise à proposer une alternative régionale à SWIFT, renforçant ainsi l’autonomie financière des membres.
À titre d’exemple, un projet pilote entre la Russie et l’Afrique du Sud a démontré la faisabilité de cette infrastructure, facilitant des échanges énergétiques tout en réduisant les coûts liés aux intermédiaires.
Cette initiative, bien qu’en phase exploratoire, offre une solution prometteuse pour accélérer les transactions, sécuriser les flux financiers et atténuer les impacts des sanctions internationales.
Les défis de l’harmonisation interbancaire
La mise en œuvre de solutions transfrontalières au sein des BRICS n’est pas sans contraintes. Les différences réglementaires, les normes techniques divergentes et les disparités dans les capacités technologiques des pays membres compliquent l’intégration des systèmes.
Ainsi, les variations dans les politiques de taux de change entre la Chine et le Brésil ont ralenti le lancement d’une plateforme de règlement dédiée.
Pour surmonter ces obstacles, le groupe de travail interbancaire des BRICS mise sur des dialogues intensifiés et un partage d’expertise. En 2024, des ateliers techniques ont permis de proposer des solutions pratiques pour aligner les infrastructures et favoriser l’interopérabilité.
Ces efforts collectifs reflètent la détermination des BRICS à construire une architecture financière robuste, capable de rivaliser avec les standards internationaux existants.
Monnaies locales : des initiatives porteuses
Sans ce cadre, les paiements transfrontaliers en monnaies locales démontrent là encore leur potentiel dans les relations commerciales des BRICS.
Par exemple, un accord entre la Chine et le Brésil a permis de régler des transactions agricoles en yuan et en real brésilien, limitant les pertes liées à la volatilité du dollar et renforçant les bénéfices mutuels.
Cette pratique, bien qu’encore émergente, offre des perspectives intéressantes pour le renforcement des échanges au sein des BRICS et au-delà.

Cybersécurité et résilience du secteur financier
Premiers exercices BRISC : un test grandeur nature
Les exercices transfrontaliers BRISC (BRICS Rapid Information Security Channel) ont récemment marqué une avancée significative en matière de cybersécurité financière.
Ces tests, conçus pour simuler des cyberattaques sur les infrastructures financières des pays membres, ont permis d’évaluer et de renforcer la résilience des systèmes interconnectés.
Par exemple, des scénarios impliquant des attaques massives sur les canaux de paiement transfrontaliers ont mis en lumière la nécessité de renforcer les protocoles d’alerte rapide et la coordination en temps réel.
Anticiper les risques financiers liés à la cybersécurité
À l’heure où les cyberattaques ciblant les institutions financières se multiplient, les BRICS se mobilisent pour protéger leurs écosystèmes financiers.
En adoptant une approche proactive, le canal BRISC offre une plateforme dédiée à l’échange sécurisé d’informations critiques entre les banques centrales et les institutions financières nationales.
Ce dispositif garantit une réactivité accrue en cas de crise, limitant ainsi les perturbations économiques potentielles.
Cybersécurité et indépendance économique
Le renforcement de la cyber-résilience des BRICS s’inscrit dans leur stratégie globale d’autonomie économique. En développant des infrastructures numériques sécurisées, les pays membres réduisent leur dépendance aux systèmes technologiques externes souvent vulnérables aux ingérences géopolitiques.
Cette autonomie numérique renforce la crédibilité et la durabilité des systèmes financiers locaux et transfrontaliers.
Les défis de l’interconnexion sécurisée
Malgré les avancées, des défis subsistent. La mise en œuvre d’un système commun de cybersécurité nécessite une harmonisation des normes techniques et une coopération étroite entre des pays aux infrastructures et priorités variées.
Les BRICS doivent également faire face à des menaces globales, comme l’intelligence artificielle utilisée à des fins malveillantes, et anticiper les évolutions technologiques susceptibles de compromettre leurs systèmes.
Les résultats des exercices BRISC démontrent que les BRICS avancent vers une sécurisation accrue de leurs systèmes financiers, tout en posant les bases d’une coopération numérique renforcée. Ce volet constitue un élément central pour assurer la viabilité des projets économiques transfrontaliers.

Coordination macroéconomique et stratégie de reprise
Engagement envers une reprise inclusive et durable
Dans un contexte marqué par une reprise mondiale inégale, les BRICS réaffirment leur engagement à renforcer la coordination macroéconomique pour surmonter les défis économiques actuels.
Cette volonté repose sur des mécanismes de dialogue intensifié entre les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales des pays membres. L’objectif est clair : promouvoir une croissance inclusive tout en atténuant les vulnérabilités économiques globales.
La stratégie pour le partenariat économique des BRICS à l’horizon 2025
La stratégie pour le partenariat économique des BRICS à l’horizon 2025 constitue le pilier de cette coordination. Ce cadre ambitieux se concentre sur des domaines clés tels que :
- L’innovation technologique
Renforcer les secteurs numériques pour accroître la productivité. - Les infrastructures vertes
Encourager des investissements dans des projets à faibles émissions de carbone. - L’intégration régionale
Favoriser les échanges intrarégionaux et réduire les obstacles au commerce.
La stratégie met également l’accent sur la nécessité de renforcer les liens économiques entre les membres et leurs partenaires du Sud global, créant ainsi des synergies qui répondent aux besoins locaux tout en favorisant des opportunités globales.
Une réponse coordonnée face aux chocs économiques
Les BRICS reconnaissent les perturbations causées par des facteurs externes, notamment l’inflation mondiale et les conflits géopolitiques.
La mise en place de politiques monétaires et budgétaires coordonnées s’impose comme une réponse efficace pour éviter les déséquilibres financiers.
Ainsi, des ajustements synchronisés des taux d’intérêt dans certains pays membres ont permis de stabiliser leurs marchés financiers face aux turbulences internationales.
Perspectives pour une reprise mondiale équilibrée
À travers ces efforts, les BRICS visent à établir un modèle de reprise économique fondé sur l’équité et la durabilité. La création d’emplois, le soutien aux petites entreprises et l’intégration des énergies renouvelables figurent parmi les priorités identifiées.
Les membres du groupe s’engagent également à intensifier leurs efforts pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD, Sustainable Development Goals, SDGs), en plaçant la coopération internationale au centre de leur action.
La coordination macroéconomique des BRICS se profile comme une réponse audacieuse et pragmatique aux défis mondiaux, renforçant leur rôle en tant que force motrice d’une croissance équitable et inclusive.

Stabilité financière et rôle de l’Arrangement de Réserve Contingente (ARC)
L’ARC : un mécanisme stratégique pour les BRICS
L’Arrangement de Réserve Contingente ( ARC, Contingent Reserve Arrangement, CRA), mis en place en 2015 par les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), se positionne comme un instrument clé pour garantir la stabilité financière des pays membres et constitue un filet de sécurité face aux crises financières de court terme.
Doté d’un capital global de 100 milliards de dollars, il offre une assistance en liquidités pour gérer les déséquilibres de la balance des paiements.
Ce mécanisme, conçu pour réduire la dépendance envers des institutions comme le Fonds monétaire international (FMI), renforce la résilience économique des BRICS face aux aléas du système financier mondial.
Conçu pour répondre aux pressions à court terme, l’ARC offre une ligne de défense efficace contre les chocs financiers, renforçant ainsi la résilience économique des membres des BRICS.
Élargir les capacités et inclure de nouvelles monnaies
Lors du sommet de Kazan, les membres des BRICS ont discuté de la possibilité d’élargir les capacités de l’ARC en y intégrant de nouvelles monnaies éligibles.
Cette démarche vise à réduire la dépendance au dollar américain et à diversifier les options disponibles pour les membres en cas de crise. Les discussions ont également porté sur le renforcement de la gouvernance du mécanisme, garantissant une réactivité accrue face aux crises.
Résultats concrets : tests et évaluations de l’ARC
Le 7ᵉ cycle de test de l’ARC, mené récemment, a démontré l’efficacité de ce mécanisme en simulant des scénarios de crise.
Ces exercices permettent de perfectionner les processus décisionnels et de renforcer la coordination entre les membres.
Le bulletin économique des BRICS 2024, intitulé « Les économies des BRICS dans un environnement de taux plus élevés », illustre les stratégies adoptées pour naviguer dans un contexte global marqué par une hausse des taux d’intérêt.
Prévenir les crises à court terme et stabiliser les économies
Grâce à l’ARC, les BRICS disposent d’un filet de sécurité pour prévenir des crises potentielles, tout en consolidant leur coopération financière. Ce mécanisme reflète une approche proactive pour stabiliser les économies des pays membres tout en renforçant leur indépendance économique.
L’ARC incarne une vision collective des BRICS pour établir un système financier plus équilibré, inclusif et équitable, s’éloignant progressivement des dépendances traditionnelles et des vulnérabilités liées à des facteurs externes.

Impact global des initiatives économiques des BRICS
Contributions concrètes aux Objectifs de Développement Durable (ODD, Sustainable Development Goals, SDGs)
Les initiatives économiques des BRICS, dévoilées lors du sommet de Kazan, illustrent leur rôle dans la transformation des économies émergentes et leur contribution aux Objectifs de Développement Durable.
À travers des projets ciblés, ils agissent comme un catalyseur du changement global, offrant des solutions concrètes aux défis environnementaux, économiques et sociaux.
Soutien stratégique au Sud global : une alternative à l’hégémonie occidentale
Face aux modèles traditionnels imposés par l’Occident, les BRICS proposent une alternative financière adaptée aux spécificités des économies émergentes.
L’Arrangement de Réserve Contingente (ARC, Contingent Reserve Arrangement) constitue un filet de sécurité crucial pour contrer les chocs économiques, comme les pressions sur la balance des paiements, souvent amplifiées par la dépendance au dollar américain.
Le financement en monnaies locales, porté par des accords bilatéraux entre membres comme la Chine et la Russie (utilisation du yuan et du rouble), ou entre l’Inde et l’Afrique du Sud (roupie et rand), réduit non seulement la dépendance au dollar mais renforce également la souveraineté monétaire des membres.
Cette approche s’inscrit dans une volonté de rééquilibrer les règles économiques globales, en offrant au Sud global des outils autonomes pour financer son développement.
Les BRICS réorientent aussi leurs ressources vers des partenariats stratégiques, notamment en Eurasie, un espace géopolitique clé pour connecter les économies émergentes avec l’Europe et l’Asie.
Cette démarche reflète leur aspiration à bâtir une architecture économique multipolaire, capable de résister aux pressions extérieures et de répondre aux besoins spécifiques des pays en développement.

Rééquilibrage des règles économiques mondiales : fin de l’hégémonie du dollar
L’hégémonie du dollar américain, qui régit encore une grande partie des échanges commerciaux mondiaux, est un enjeu géopolitique majeur pour les BRICS.
En diversifiant leurs systèmes de paiement avec des initiatives comme BRICS Clear, une infrastructure de règlement et de dépôt transfrontalier indépendante, le bloc cherche à contourner les systèmes dominés par l’Occident, tels que SWIFT.
Ce projet pourrait réduire leur exposition aux sanctions économiques et offrir une alternative crédible pour les économies émergentes.
Le sommet de Kazan a mis l’accent sur le rôle des monnaies locales et des plateformes de paiement transfrontalier pour renforcer la résilience des membres.
L’initiative BRICS Cross-Border Payment Initiative (BCBPI) facilite des transactions moins coûteuses et plus rapides, tout en minimisant les risques géopolitiques liés aux fluctuations du dollar.
En Eurasie, où les BRICS renforcent leurs relations commerciales avec des partenaires stratégiques comme l’Iran et la Turquie, ces initiatives signalent un tournant décisif vers une autonomie économique accrue.
La souveraineté monétaire, désormais au centre de leur stratégie, s’érige en réponse directe aux tensions géopolitiques croissantes et aux mécanismes traditionnels jugés inéquitables.
Conclusion : une nouvelle dynamique pour une gouvernance économique inclusive
Une stratégie tournée vers l’autonomie et l’équilibre global
Le sommet des BRICS de 2024 a marqué un tournant stratégique dans leur approche économique.
En mettant l’accent sur des outils financiers indépendants comme la Nouvelle Banque de Développement (NDB), l’Arrangement de Réserve Contingente (ARC) et les règlements en monnaies locales, les BRICS affichent une volonté claire : se libérer de l’hégémonie monétaire occidentale.
Soutenir le Sud global face aux défis mondiaux
En concentrant leurs efforts sur des solutions spécifiques telles que les infrastructures durables, les mécanismes de financement autonomes et les partenariats avec des pays d’Eurasie et d’Afrique, les BRICS offrent une alternative crédible aux systèmes financiers dominés par l’Occident.
Cette approche vise à améliorer la résilience des économies émergentes tout en renforçant leur intégration dans les flux commerciaux mondiaux.
Une architecture financière multipolaire en gestation
Avec des initiatives telles que BRICS Clear ou la BCBPI, le groupe vise à poser les bases d’un système multipolaire, capable de garantir la stabilité financière et commerciale de ses membres, tout en contournant les obstacles liés aux sanctions économiques ou aux fluctuations du dollar. Ces projets s’inscrivent dans une vision plus large d’un monde où la souveraineté économique et la coopération multilatérale prévalent.
Sources :
- Stratpol : « Poutine ouvre les Jeux des BRICS »
- The Cradle : « BRICS post-Kazan: A laboratory of the future »
- The Cradle : « Will BRICS launch a new world in 2024? »
- The Cradle : « ‘Welcome to the BRICS 11′ » – https://thecradle.co/articles-id/7208
- Stratpol : « Le sommet de Kazan a réconcilié la Chine et l’Inde sur leur litige frontalier »
- Stratpol : « Xi Jinping et Narendra Modi se rendront à Kazan pour le sommet des BRICS »
- The Cradle : « Palestinian Authority to attend BRICS summit, apply for membership »
- The Cradle : « Supporting genocide to halt multipolarity »
- Wikipedia : « 16th BRICS summit »
- Wikipedia : « Foreign policy of the Masoud Pezeshkian administration »
Découvrez aussi ces sujets
BRICS 2024 : BRICS Clear et ARC, des outils pour un nouvel ordre économique mondial
Sommet des BRICS 2024 : déclaration conjointe pour un nouvel ordre économique mondial
BRICS 2024 : synthèse de la déclaration finale
À corriger/Sommet des BRICS 2024 : la BRICS (Re)Insurance Company
Les BRICS : alliance émergente face à l’hégémonie occidentale
Le Sud global : enjeux géopolitiques, économiques et stratégiques