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Une paix embourbée dans les conflits d’intérêts
Selon des informations récentes, l’Arabie saoudite et ses alliés arabes s’opposent à la perspective d’accords de paix avec Israël, trois ans après les accords d’Abraham conclus par Trump avec plusieurs États. Cette situation survient au moment où les Saoudiens ont décidé de s’impliquer davantage dans la crise ukrainienne, puisqu’ils accueilleront en août un sommet visant à inciter les pays des BRICS à soutenir Kiev.
Selon un nouveau rapport de Bloomberg :
« Les Émirats arabes unis ont exprimé leur frustration lors de contacts de haut niveau avec Israël au sujet du résultat des accords d’Abraham de 2020 négociés sous la présidence américaine de Donald Trump, tandis que Bahreïn a fait part de sa déception, selon des personnes familières avec le sujet. »

Les affrontements entre les Palestiniens et la police israélienne ont été de plus en plus violents et meurtriers ce mois-ci et les mois précédents, en raison des politiques de la coalition gouvernementale de Netanyahou.
Cette situation exerce une nouvelle pression sur les dirigeants arabes, comme le souligne Bloomberg :
« La volonté de suspendre l’extension des accords d’Abraham est largement due aux inquiétudes suscitées par la détérioration des relations entre Israël et les Palestiniens, illustrée par le récent raid meurtrier sur un camp de réfugiés dans la ville de Jénine et les commentaires incendiaires de certains membres du cabinet israélien d’extrême-droite. »
Cité par Bloomberg, Aziz Alghashian, un analyste basé à Riyad qui étudie la politique saoudienne à l’égard d’Israël a déclaré :
« Cela ne fait pas partie de la vision qu’avaient certains des accords d’Abraham. Israël voulait en faire un axe anti-iranien. »
« La région évolue désormais dans une direction différente. »
En effet, les Saoudiens ont déjà fait leur propre paix avec Téhéran, et le président syrien Assad, allié de l’Iran, a été « ramené du froid » et a réintégré la Ligue arabe.
Peu d’analystes régionaux prétendent que la famille royale saoudienne est prête à défendre les Palestiniens ou leur rêve d’un État indépendant, mais ce que Riyad veut, c’est l’approbation et le soutien de la Maison-Blanche pour un programme national d’énergie nucléaire, y compris l’enrichissement de l’uranium.
L’armement américain de pointe est également l’un des fondements de la relation. C’est la véritable contrepartie de toute paix historique potentielle avec Israël, si elle se produit un jour.
Mais les événements récents en Israël, en Cisjordanie et à Gaza menacent de provoquer une réaction brutale des populations arabes contre leurs dirigeants, ce qui rend l’entreprise déjà risquée de rapprochement et de normalisation avec l’État juif encore plus précaire, et peut-être que pour les membres de la famille royale saoudienne, cela n’en vaut pas la peine.
L’analyste et auteur Aron Lund, spécialiste du Proche-Orient, déclare :
« Le soutien des pays arabes du Golfe à la normalisation est désormais tiède. »
Voici un commentaire complémentaire de Michael Every, stratège mondial chez Rabobank :
L’Arabie saoudite va organiser un sommet pour la paix en Ukraine, sans la Russie, et elle semble potentiellement intéressée par un accord de paix avec Israël avec des conditions pour le gouvernement israélien d’extrême droite et la Maison-Blanche, qui devrait offrir un traité de défense mutuelle contre l’Iran, ainsi que le soutien d’un programme nucléaire civil saoudien. Ceux qui connaissent le Moyen-Orient peuvent voir les avantages et les inconvénients de cette dynamique potentielle.
La paix maintenant pour correspondre à l’ambiance et bientôt les baisses de taux ? Pas du tout !
Prenons un exemple : Kiev pourrait (ou non) être à l’origine de nouvelles attaques de drones contre Moscou. La contre-offensive ukrainienne pourrait enfin fonctionner : le président russe Medvedev a déclaré qu’un succès ukrainien nécessiterait une réponse nucléaire russe et, comme le Financial Times (et d’autres) ont prévenu, « Poutine cherche une guerre plus importante, et non une bretelle de sortie, en Ukraine ».
Le Premier ministre et le Sénat polonais suggèrent que le groupe Wagner pourrait bientôt organiser une provocation à la brèche de Suwalki, entre la Biélorussie et l’enclave russe de Kaliningrad, afin de tester l’unité de l’OTAN.
En bref, des risques bien plus importants qu’une nouvelle hausse de 25 points de base de la part de la Fed ou de la BCE subsistent.
Même en supposant que nous ne soyons pas confrontés à une guerre plus importante, les dépenses de défense de l’OTAN doivent augmenter pour faire face aux menaces mondiales croissantes, au moment même où certains économistes parlent à nouveau de prudence budgétaire.
Le Japon, qui vient de resserrer sa politique monétaire, verra ses dépenses militaires passer de 122,5 milliards de dollars à 310 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.
Dans le même temps, le New York Times avertit que des pirates informatiques chinois ont placé des logiciels malveillants dans des infrastructures américaines clés, qui pourraient logiquement devoir être remplacées, parallèlement aux délocalisations en cours.
En bref, les marchés peuvent aimer les colombes, mais il n’y a aucune « garantie de paix » maintenant, ou de « baisse des taux » prévue prochainement.

Source : ZeroHedge
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