UN COURTIER AUSTRALIEN VEND DES MILLIARDS DE FAUX LINGOTS D’OR À LA CHINE ET TENTE D’ÉTOUFFER L’AFFAIRE

Le dopage de l’or, toléré dans l’industrie, réduit la qualité des lingots en y ajoutant des impuretés telles que l’argent ou le cuivre

Au fil des ans, nous avons régulièrement fait état (ici, ici, ici et ici) de la découverte occasionnelle de barres d’or contrefaites, y compris de barres de tungstène plaquées or, mais la plupart (si ce n’est toutes) l’ont été par des fraudeurs tiers.

Cette fois-ci, c’est différent :

Selon des informations publiées cette nuit par la chaîne australienne ABC News, l’historique courtier en métaux précieux Perth Mint est confronté à un rappel potentiel de 9 milliards de dollars de lingots d’or après avoir vendu des lingots dilués ou « dopés »[coupé] à la Chine et l’avoir ensuite dissimulé, selon un rapport interne qui a fait l’objet d’une fuite.

Le dopage de l’or est une pratique tolérée dans l’industrie et n’est pas illégal, mais il présente un risque élevé pour les raffineurs, car il diminue la qualité des lingots en y ajoutant des impuretés telles que l’argent ou le cuivre.

[ABC News] a découvert des documents décrivant la décision de Perth Mint West Australia de commencer à « doper » son or en 2018, puis la manière dont elle a dissimulé des preuves à son plus gros client dans le but de protéger sa réputation.

Bien que l’or soit resté au-dessus des normes plus larges de l’industrie, le rapport estime que jusqu’à 100 tonnes d’or envoyées au Shanghai Gold Exchange (SGE) n’étaient potentiellement pas conformes aux normes de pureté strictes de Shanghai pour la teneur en argent.

Un initié de la Perth Mint, qui a demandé à ne pas être nommé car il risquerait cinq ans de prison si son identité était révélée, a déclaré qu’il s’agissait d’un « scandale de la plus haute importance ».

« Je ne sais pas si j’en ai déjà vu un aussi gros », ajoute-t-il.

Perth Mint a commencé à doper son or par mesure d’économie en 2018, espérant économiser jusqu’à 620 000 dollars par an, soit une infime partie de ses ventes annuelles.

« À tout moment, les barres d’or que la Perth Mint a produites et vendues contenaient au moins 99,99 % d’or, conformément à leurs spécifications. Cela n’a jamais été contesté », a déclaré Perth Mint dans un communiqué après l’annonce de la nouvelle.
« Ces spécifications de pureté sont conformes aux normes de l’industrie et similaires à celles fixées par l’autorité internationale du marché, la London Bullion Market Association. »

« En septembre 2021, la Perth Mint a été informée que certaines de ses barres d’un kilogramme n’étaient peut-être pas conformes aux spécifications non-or du Shanghai Gold Exchange (SGE).
Les spécifications du SGE exigent que la composante non-or – c’est-à-dire 0,01 % de la barre ou 100 parties par million (ppm) – ne contienne pas plus de 50 ppm d’argent ».

Cependant, comme le rapporte ABC, quelques mois seulement après le début du dopage, le rapport interne qui a fait l’objet d’une fuite indique que le personnel de la raffinerie s’est inquiété du fait que les niveaux d’argent et de cuivre aient pu dépasser ceux autorisés par le SGE.

Malgré cela, le personnel de la raffinerie a continué à doper l’or.

L’ampleur de l’exposition potentielle de Perth Mint, si le SGE rendait publiques ses préoccupations et exigeait un rappel, a été décrite dans les conclusions de l’enquête interne divulguées à ABC et rendues publiques lundi soir.

« Si la SGE – le principal client de la Gold Corporation sur le marché des changes – avait fait savoir publiquement qu’elle avait des problèmes avec les barres de la Gold Corporation […] l’impact des déclarations publiques négatives sur l’entreprise pourrait être très important », selon les conclusions de l’enquête interne. »

« Sur la base d’une compréhension moyenne des volumes … il était possible que jusqu’à 100 tonnes de stock soient rappelées de la SGE pour être remplacées.« 

Une fraude aux répercussions plus larges

Dans un autre registre, plus politique, le chef de l’opposition d’Australie occidentale, Shane Love, a demandé mardi la création d’une commission royale d’enquête sur Perth Mint, à la suite des allégations de « dopage à l’or », qui remontent à l’époque où le premier ministre d’Australie occidentale, Mark McGowan, était le ministre responsable de l’organisation.

Les dommages à long terme causés à la réputation de Perth Mint risquent d’être bien plus importants.

Potentiellement, les acheteurs d’or sur le marché se demanderont : « Pouvons-nous faire confiance à ce qui vient de chez Perth Mint? Qu’il s’agisse de pièces, de lingots ou de quoi que ce soit d’autre », explique l’initié.

« Cela s’est produit en premier lieu à cause d’une mauvaise gestion des systèmes et de l’incompétence du côté de l’affinage. Mais une fois qu’ils l’ont découvert, ils savaient ce qu’ils faisaient. Ils ont pris des mesures délibérées pour s’assurer que cela ne s’ébruite pas ».

Il est intéressant de noter que le prix de l’or est en train de plonger ce matin. Alors que le dollar est plus fort, ce mouvement semble plus agressif…

S’agit-il d’une perte de « confiance » dans cette relique barbare ?

Comme l’a fait remarquer un internaute sur Twitter : « Le bitcoin résout ce problème ».

Pour rester informé en permanence du marché des métaux précieux, abonnez-vous à votre revue mensuelle Or & Argent-Métaux précieux !

Source: Zero Hedge