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La zone euro au bord du gouffre
L’économie de la zone euro, souvent perçue comme un bastion de stabilité économique, fait aujourd’hui face à un défi majeur : une contraction profonde, marquée par une stagnation persistante et un risque croissant de stagflation.
Les récents indicateurs économiques soulignent cette préoccupation croissante. Le PMI manufacturier de la zone euro, compilé par S&P Global, a chuté à un creux de trois mois de 43,1 en octobre, marquant le seizième mois consécutif de contraction. Cette tendance suggère un déclin plus profond que les analystes ne l’admettent souvent, occultant le déclin de la fabrication derrière la robustesse apparente du secteur des services. Cependant, même ce dernier est en recul, avec un PMI composite de la zone euro à 46,5, un creux de trente-cinq mois.
Cette situation complexe ne peut être simplement attribuée à la crise énergétique ou aux hausses de taux de la Banque centrale européenne (BCE). En effet, ces facteurs ne justifient pas pleinement la sous-performance de la zone euro par rapport aux États-Unis et à la Chine, surtout compte tenu de la réduction récente des prix des matières premières, y compris le gaz naturel, le pétrole et le charbon, ainsi que du blé.
De plus, la politique monétaire de la BCE reste extrêmement accommodante, son bilan s’élevant à plus de 50 % du PIB de la zone euro, contre 30 % pour la Réserve fédérale américaine. Cela soulève des inquiétudes quant à la perpétuation du soutien aux pays fiscalement irresponsables.
Le véritable problème de la zone euro réside dans une planification centrale inefficace. Le subventionnement de secteurs obsolètes et d’entreprises zombies, l’augmentation massive des dépenses gouvernementales et des taxes sur les secteurs les plus productifs éloignent la technologie, l’industrie et les secteurs à haute productivité.
En effet, les dépenses courantes du gouvernement sont devenues le principal composant du PIB dans des pays comme la France ou la Belgique, et cette tendance est en hausse dans toute la zone euro. Une politique énergétique mal orientée rend l’industrie moins compétitive et l’économie plus vulnérable, avec des prix de l’électricité et du gaz naturel pour les ménages et les industries significativement plus élevés qu’en Chine ou aux États-Unis en raison de l’accumulation de taxes et de charges réglementaires.
Dans ce contexte, la BCE se trouve à un carrefour difficile, devant choisir entre la stagnation et la stagflation, car les gouvernements exigent des taux réels négatifs et une monétisation constante de la dette. Cette dynamique pose un dilemme fondamental pour l’économie de la zone euro, qui nécessite une analyse approfondie et nuancée.
Pour une compréhension plus profonde de ces enjeux et pour rester informé sur les développements géopolitiques et économiques mondiaux, je vous invite à consulter notre dernière publication.

Franck Pengam | Fondateur de Géopolitique Profonde
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