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À FINALISER- Réforme de la fiscalité immobilière en 2025 : quels changements ?

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Réforme de la Fiscalité immobilière -Projet de Loi de Finance-2025

Projet de Loi de Finance : les réformes immobilières envisagées pour 2025

Pour 2025, plusieurs réformes de la fiscalité immobilière sont en cours d’étude, ciblant notamment les plus-values immobilières, les revenus locatifs, et les aides à la rénovation énergétique.

Ces réformes, bien que non définitives, reflètent une volonté de renforcer la fiscalité pour certaines catégories de propriétaires tout en incitant à une gestion plus responsable du parc immobilier.

Révision des abattements sur les plus-values immobilières

Les abattements pour durée de détention, qui permettent de réduire ou d’exonérer la taxation des plus-values lors de la revente d’un bien immobilier, sont au cœur des discussions pour 2025.

Actuellement, ces abattements varient en fonction de la durée de détention, avec une exonération totale des plus-values après 22 ans pour l’impôt sur le revenu et 30 ans pour les prélèvements sociaux.

Le projet de réforme envisage de revoir ces règles, avec des modifications différenciées selon le type de propriétaire :

Pour les propriétaires occupants

Les résidences principales resteraient exonérées de taxation sur les plus-values au moment de leur revente. Cependant, le projet pourrait introduire des conditions plus strictes pour justifier l’occupation principale, notamment en cas de revente rapide après un changement d’affectation du bien.

Pour les résidences secondaires

Les abattements pour durée de détention pourraient être recalibrés, avec un allongement des délais nécessaires pour bénéficier d’une exonération partielle.

Par exemple, une exonération totale pourrait être repoussée à 25 ans pour l’impôt sur le revenu et à 35 ans pour les prélèvements sociaux. Cette mesure vise à limiter la spéculation immobilière dans les zones tendues.

Pour les investisseurs locatifs

Les propriétaires de biens locatifs, qu’ils soient en location nue ou meublée, seraient également concernés par une réduction des abattements applicables.

De plus, les investisseurs détenant des passoires énergétiques pourraient faire face à une fiscalité alourdie, notamment une diminution des abattements après une durée minimale de détention.

Fiscalité immobilière-Réformes 2025

Les nouveautés de la loi de finances 2025 pour l’immobilier

Les textes en discussion pour la Loi de finances 2025 intègrent également plusieurs mesures qui pourraient redéfinir les obligations fiscales des propriétaires et investisseurs :

Plafonnement des charges déductibles pour les bailleurs

Les plafonds de déduction pour travaux et charges courantes pourraient être révisés, notamment pour les propriétaires optant pour le régime réel. Par exemple, les frais de gestion locative, jusqu’ici entièrement déductibles, pourraient être soumis à un plafond proportionnel au montant des loyers perçus.

Modification des seuils pour le régime micro-foncier

Le seuil d’éligibilité au régime micro-foncier, actuellement fixé à 15 000 € de revenus locatifs bruts, pourrait être abaissé à 12 000 €, réduisant ainsi l’accès à ce régime simplifié pour de nombreux petits bailleurs.

Sanctions fiscales pour les passoires thermiques

Les logements classés F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE) pourraient se voir appliquer une majoration de taxe foncière. Ce dispositif vise à encourager la rénovation énergétique des biens les plus vétustes.

Ces propositions traduisent une volonté de renforcer l’efficacité des politiques fiscales tout en répondant à des enjeux environnementaux pressants.

Les évolutions des prélèvements sociaux sur les revenus locatifs

Les prélèvements sociaux, qui s’élèvent à 17,2 % en 2024, pourraient faire l’objet de modifications ciblées en 2025. Les discussions actuelles explorent différentes options pour rendre ces contributions plus progressives ou liées aux caractéristiques des biens.

Impact sur les propriétaires résidents en France

Pour les résidents fiscaux, les taux actuels devraient rester inchangés, mais des ajustements dans leur application pourraient apparaître. Les biens énergivores pourraient notamment se voir appliquer un taux majoré, tandis que les logements rénovés à haute performance énergétique pourraient bénéficier d’un taux réduit temporaire sur les revenus locatifs.

Spécificités pour les propriétaires expatriés

Les propriétaires non-résidents fiscaux, notamment ceux issus de l’Union européenne, pourraient bénéficier d’un taux préférentiel pour les prélèvements sociaux sur leurs revenus locatifs. Cette mesure vise à aligner la fiscalité sur les conventions fiscales internationales. En revanche, pour les non-résidents hors UE, le taux global de 17,2 % pourrait rester inchangé.

Réforme de la Fiscalité immobilière-Régimes locatifs- Propriétaires bailleurs

Réformes des régimes locatifs : ce qui change pour le LMNP et la location nue

Les régimes fiscaux des locations, qu’il s’agisse de la location meublée (LMNP) ou de la location nue, devraient connaître des ajustements significatifs en 2025. Ces réformes visent à adapter la fiscalité aux enjeux économiques et environnementaux, tout en répondant aux besoins de simplification pour les petits propriétaires bailleurs.

LMNP : vers une refonte des avantages fiscaux ?

Le régime du Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) est l’un des dispositifs fiscaux les plus plébiscités par les investisseurs. En 2025, plusieurs changements pourraient modifier son attractivité.

Amortissement sous conditions renforcées

Actuellement, le LMNP permet d’amortir une partie du coût d’acquisition du bien et du mobilier, réduisant ainsi le revenu imposable. Les textes à l’étude suggèrent une limitation des amortissements pour les biens de faible performance énergétique (classe D ou inférieure), à moins que des travaux de rénovation soient engagés.

Encadrement du régime réel

Le régime réel, souvent préféré pour sa capacité à optimiser la fiscalité grâce aux déductions et amortissements, pourrait être soumis à de nouvelles contraintes. Par exemple, les charges d’entretien ou de rénovation déductibles pourraient être plafonnées annuellement, afin de limiter les abus constatés dans certains cas.

Transition énergétique favorisée

Les propriétaires louant des logements à haute performance énergétique pourraient bénéficier d’avantages fiscaux accrus, tels que des taux réduits sur les prélèvements sociaux ou un bonus pour amortissements accélérés.

Location nue : impacts du nouveau plafonnement des charges déductibles

La location nue, soumise au régime des revenus fonciers, devrait également être affectée par les réformes prévues en 2025.

Réduction des plafonds pour le régime réel

Les bailleurs optant pour le régime réel pourraient être confrontés à une limitation des charges déductibles. Par exemple, les frais liés à des travaux d’amélioration ou de rénovation pourraient être plafonnés à un pourcentage fixe des loyers perçus. Cette mesure viserait à garantir une fiscalité plus équitable entre les propriétaires.

Modification du régime micro-foncier

Le seuil de revenus bruts pour bénéficier du régime micro-foncier, aujourd’hui fixé à 15 000 €, pourrait être abaissé à 12 000 €. Cette modification exclurait certains petits bailleurs du régime simplifié, les obligeant à basculer vers le régime réel, plus complexe.

Encouragement des rénovations énergétiques

Comme pour le LMNP, les propriétaires de biens énergivores pourraient être pénalisés par des majorations fiscales, tandis que ceux qui entreprennent des travaux de rénovation énergétique pourraient bénéficier de déductions supplémentaires ou de crédits d’impôt renforcés.

Ces réformes, bien qu’encore à l’état de projet, marquent une volonté de responsabiliser les bailleurs tout en adaptant la fiscalité immobilière aux défis écologiques et sociaux.

Transition énergétique et fiscalité

Transition énergétique et fiscalité : un levier pour les propriétaires

Évolution de MaPrimeRénov’ et incitations pour les rénovations énergétiques

MaPrimeRénov’, dispositif phare pour financer les travaux de rénovation énergétique, devrait évoluer en 2025 afin de mieux répondre aux objectifs de transition énergétique.

  • Élargissement des conditions d’éligibilité
    Actuellement accessible à tous les ménages, mais avec des montants ajustés selon les revenus, MaPrimeRénov’ pourrait voir ses critères élargis pour inclure davantage de foyers intermédiaires. Les plafonds de ressources pourraient être relevés, permettant à un plus grand nombre de ménages de prétendre à des aides significatives.
  • Augmentation des subventions pour les rénovations globales
    Les projets de réformes proposent de renforcer les subventions pour les travaux d’envergure visant une amélioration énergétique globale du bien, comme l’isolation complète, le remplacement des systèmes de chauffage inefficaces ou l’installation de panneaux solaires. Ces rénovations pourraient bénéficier de montants d’aide majorés, dépassant ceux des simples gestes énergétiques.
  • Incitations supplémentaires pour les propriétaires bailleurs
    Pour encourager les investisseurs à rénover leurs biens loués, des bonus pourraient être accordés, comme des crédits d’impôt ou des taux bonifiés sur les financements de travaux. Ces mesures visent à lutter contre la prolifération des passoires thermiques dans le parc locatif privé.

Nouveaux critères d’éligibilité et contraintes pour les aides fiscales

En parallèle des incitations, de nouvelles conditions pourraient s’appliquer pour bénéficier des aides fiscales liées à la rénovation énergétique.

Critères renforcés pour les logements énergivores

En 2025, les propriétaires de biens immobiliers classés F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE), communément appelés « passoires thermiques », seront particulièrement visés par les réformes fiscales en discussion. Ces mesures, destinées à accélérer la transition énergétique, s’appliquent de manière différenciée selon que le bien est occupé par son propriétaire ou mis en location.

  • Taxation supplémentaire : Une majoration des prélèvements sociaux ou une réduction des déductions pour travaux non énergétiques est envisagée pour ces biens.
  • Pour les propriétaires occupants
    Les propriétaires occupants pourraient voir leur accès aux aides publiques limité pour les biens les moins performants énergétiquement.

    Par exemple :
    • L’accès à certaines subventions, comme celles de MaPrimeRénov’, pourrait être conditionné à l’engagement de travaux permettant un gain énergétique significatif (amélioration d’au moins deux classes sur le DPE).
    • Des pénalités indirectes, telles qu’une majoration de la taxe foncière pour les biens classés F ou G non rénovés, sont également envisagées. Ces mesures visent à inciter fortement les propriétaires occupants à entreprendre des rénovations nécessaires pour se conformer aux normes environnementales.
  • Pour les propriétaires bailleurs
    Les propriétaires mettant en location des logements énergivores sont soumis à des obligations encore plus strictes. Parmi les propositions discutées :
    • Interdiction progressive de louer des passoires thermiques : À partir de 2025, les logements classés G ne pourraient plus être proposés à la location, une interdiction déjà amorcée en 2023 pour les logements les plus énergivores. Les biens classés F pourraient suivre cette interdiction à l’horizon 2028.
    • Exclusion de certains dispositifs fiscaux : Les propriétaires bailleurs de passoires thermiques pourraient être exclus des avantages fiscaux liés aux revenus locatifs, comme les déductions au régime réel ou certains abattements sur les revenus fonciers.

Sanctions pour inaction

Les textes à l’étude prévoient des sanctions financières pour les propriétaires ne réalisant pas les travaux nécessaires pour améliorer la performance énergétique de leurs biens. Ces pénalités, visant à accélérer la transition énergétique, s’appliqueraient principalement aux biens classés F et G au DPE. Toutefois, leurs implications diffèrent selon le type de propriétaire concerné :

  • Pour les propriétaires occupants
    La majoration de la taxe foncière s’appliquerait également aux propriétaires occupants de logements énergivores (classes F et G au DPE). Cette mesure, bien qu’incitative, pourrait pénaliser lourdement les ménages modestes ou les retraités vivant dans des biens anciens, souvent situés dans des zones rurales ou peu valorisées. Ces foyers, parfois peu solvables, risquent d’être confrontés à des difficultés accrues pour financer les travaux nécessaires ou assumer cette hausse de fiscalité.
  • Pour les propriétaires bailleurs
    Les sanctions envisagées seraient particulièrement contraignantes pour les bailleurs. Non seulement une majoration de la taxe foncière pourrait s’appliquer, mais des restrictions fiscales supplémentaires pourraient les toucher directement :
    • Exclusion des déductions fiscales : Les bailleurs utilisant le régime réel pourraient perdre l’avantage de déduire certaines charges (entretien, gestion locative, etc.) tant que des travaux d’amélioration énergétique ne sont pas réalisés.
    • Interdiction de location : À partir de 2025, les biens classés G pourraient être interdits à la location, rendant ces logements inutilisables sur le marché locatif et forçant les propriétaires à engager des rénovations ou à vendre.
Réformes fiscales immobilières-sanctions-logement énergivore

Logements énergivores : des critères renforcés, mais à quel prix ?

Les mesures envisagées pour les logements énergivores, bien qu’ambitieuses dans leur objectif environnemental, suscitent des interrogations quant à leur efficacité et leurs conséquences pour les propriétaires. Ces réformes, ciblant à la fois les propriétaires occupants et bailleurs, soulèvent plusieurs enjeux économiques et sociaux.

Le risque de pénuries de matériaux ou de flambée des prix pourrait ralentir les travaux et accentuer les difficultés des propriétaires.

Un fardeau financier pour les propriétaires modestes

Les propriétaires occupants de logements classés F ou G, souvent des ménages à revenus modestes ou des retraités vivant dans des zones rurales, risquent de se retrouver face à une double contrainte : l’obligation de financer des travaux coûteux pour améliorer la performance énergétique de leur bien, sous peine de subir une hausse de la taxe foncière.

Critique principale : Ces ménages, souvent peu solvables, pourraient ne pas avoir les moyens de répondre à ces exigences, même avec des aides comme MaPrimeRénov’. Le reste à charge, combiné aux hausses des coûts des matériaux et de la main-d’œuvre, pourrait dissuader certains de réaliser les travaux.

Impact : Cela pourrait aggraver les inégalités entre les propriétaires aisés et ceux en difficulté, en laissant certains exclus des aides ou des dispositifs fiscaux faute de capacité d’investissement.

Un risque de déstabilisation pour les bailleurs privés

Pour les propriétaires bailleurs, ces mesures pourraient avoir un impact direct sur la rentabilité de leurs investissements.

  • L’interdiction progressive de louer des passoires thermiques impose un calendrier strict de mise en conformité, obligeant les propriétaires à engager rapidement des travaux sous peine de voir leur bien devenir inutilisable sur le marché locatif.Les pénalités, comme l’exclusion des dispositifs fiscaux ou des majorations de prélèvements sociaux, alourdiraient la charge fiscale des bailleurs déjà fragilisés par les récentes augmentations de taxe foncière.
Critique principale : Ces obligations pourraient entraîner une diminution de l’offre locative, surtout dans les zones tendues où la demande est forte, mais les marges des bailleurs sont faibles. Cela risquerait de pousser certains propriétaires à vendre leurs biens, aggravant la pression sur le marché immobilier.

Une approche uniforme peu adaptée aux réalités locales

Les réformes actuelles appliquent une politique uniforme à l’échelle nationale, sans prendre en compte les disparités régionales en termes de coût de rénovation, de disponibilité des artisans, ou de spécificités des marchés immobiliers.

Dans les zones rurales ou semi-urbaines, où les biens immobiliers ont une faible valeur marchande, le coût des travaux peut représenter une part disproportionnée de la valeur du bien, rendant l’effort insoutenable pour les propriétaires.

Un défi d’efficacité logistique

Même si les réformes visent un objectif louable, leur mise en œuvre pose des problèmes pratiques :

La capacité des artisans et entreprises à répondre à une demande accrue de rénovations énergétiques dans des délais serrés est limitée.

Priorisation des logements collectifs

Pour répondre aux enjeux des copropriétés, souvent plus complexes à rénover, des dispositifs spécifiques pourraient être introduits, comme des aides supplémentaires pour les projets collectifs ou des crédits d’impôt pour travaux mutualisés.

Ces mesures montrent une volonté claire de favoriser les investissements verts tout en imposant une gestion plus responsable des logements énergivores.

Anticiper les réformes fiscales immobilières-2025

Perspectives et conseils pour anticiper les changements fiscaux en 2025

Stratégies pour les investisseurs immobiliers face aux réformes

Pour limiter l’impact des changements fiscaux, les investisseurs peuvent mettre en œuvre plusieurs stratégies.

  • Analyser ses actifs immobiliers
    Il est essentiel d’évaluer la performance énergétique et fiscale de son patrimoine immobilier. Les biens énergivores ou à faible rentabilité doivent faire l’objet d’une réflexion stratégique, notamment sur :
    • La possibilité de les rénover pour éviter des pénalités fiscales.
    • Leur cession avant une éventuelle alourdissement de la fiscalité.
  • Optimiser son régime fiscal
    En fonction des nouveaux seuils et plafonds, il peut être judicieux de changer de régime fiscal (micro-foncier, réel, LMNP, etc.). Par exemple :
    • Passer au régime réel pour maximiser les déductions.
    • Profiter des derniers avantages fiscaux liés au LMNP avant d’éventuelles restrictions.
  • Planifier les travaux de rénovation
    Les propriétaires bailleurs, particulièrement ceux de passoires thermiques, devraient anticiper les travaux nécessaires pour bénéficier des aides actuelles et éviter des pénalités à l’avenir.

Bien s’informer et s’adapter : outils et ressources disponibles

Pour anticiper les réformes et optimiser ses choix, il est crucial de rester informé des évolutions législatives.

  • Consulter des experts
    Faire appel à un conseiller fiscal ou à un gestionnaire de patrimoine permet de bénéficier d’une analyse personnalisée et adaptée à sa situation.
  • Utiliser des simulateurs en ligne
    De nombreux outils en ligne permettent d’évaluer l’impact des réformes, qu’il s’agisse de calculer les nouvelles taxes ou d’estimer les aides disponibles pour des travaux de rénovation énergétique.
  • Suivre l’actualité législative
    Les projets de la Loi de finances 2025 évoluent rapidement. Suivre les annonces officielles via des sites fiables comme impots.gouv.fr ou des plateformes spécialisées dans l’immobilier permet de rester à jour.

Conclusion

En 2025, la fiscalité immobilière s’apprête à évoluer dans un contexte de transition énergétique et de rigueur budgétaire. Les projets en discussion mettent en avant des incitations fortes à rénover, mais aussi des pénalités pour les biens ne respectant pas les normes environnementales.

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