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La probabilité d’une hausse des taux de la BCE augmente après la reprise de l’inflation en France et en Espagne.
Au cours de la semaine dernière, les désinflationnistes ont reçu un coup de massue de la part de l’IPC, de l’IPP et de l’IPCE.
Aujourd’hui, c’était le tour de l’Europe : en février, les prix à la consommation en France ont bondi de 7,2 % par rapport à l’année précédente, un record dans l’histoire de l’euro, en raison de l’augmentation des coûts de l’alimentation et des services, et l’Espagne a enregistré une hausse plus forte que prévu de 6,1 %.

- Le taux d’inflation IPCH flash de février en France a été de 7,2% en glissement annuel en février, soit 0,2pp de plus que l’impression de janvier et les attentes du consensus. Le communiqué de presse note que l’inflation des prix de l’énergie s’est refroidie en février, l’augmentation des prix réglementés de l’électricité étant compensée par une baisse des prix de l’essence. L’inflation de l’IPC de l’énergie s’est refroidie, passant de 16,3 % en glissement annuel en janvier à 14,0 % en glissement annuel en février. L’inflation de l’IPC des produits alimentaires a encore augmenté, passant de 13,3 % en janvier à 14,5 % en février, bien que le communiqué de presse indique que les pressions séquentielles sur les prix des produits alimentaires s’atténuent. Dans l’indice de référence, l’inflation des biens en glissement annuel a augmenté d’un dixième de point de pourcentage à 4,6 % en glissement annuel, tandis que l’inflation des services a augmenté de 0,3 point de pourcentage à 2,9 % en glissement annuel. En termes séquentiels corrigés des variations saisonnières, l’inflation des produits manufacturés en février est restée inchangée par rapport à janvier, à 0,50%mom, tandis que l’inflation séquentielle des services a fortement augmenté à 0,56%mom, contre 0,06%mom en janvier.
- L’inflation IPCH flash espagnole a également surpris à la hausse à 6,1 % en glissement annuel en janvier, soit 0,2 point de pourcentage de plus que l’impression de janvier et quatre dixièmes de point de pourcentage de plus que les attentes du consensus. Le communiqué de presse note que la hausse des prix de l’électricité a poussé l’inflation à la hausse en février, ce qui n’a été que partiellement compensé par la baisse des prix de l’essence. L’inflation de l’IPC de base a augmenté à 7,7% en glissement annuel en février, en hausse de deux dixièmes de point de pourcentage par rapport à janvier.
En réponse à cela, Goldman a relevé ses prévisions d’inflation globale dans la zone euro à 8,36 % par an, contre 8,31 % précédemment, et a augmenté son estimation de suivi de l’inflation sous-jacente de 11 points de base à 5,28 % par an, compte tenu des nouvelles d’aujourd’hui concernant des pressions plus fortes sur l’inflation sous-jacente des services en France, et des pressions supplémentaires sur l’inflation sous-jacente en Espagne.
Le directeur général de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, estime que la flambée des prix est sur le point d’atteindre son apogée. Après la hausse probable de 50 points de base des taux d’intérêt le mois prochain, il y aura moins « d’urgence » pour la BCE à agir, a-t-il déclaré ce mois-ci.
En Espagne, le gouvernement du Premier ministre Pedro Sanchez sera soumis à une pression accrue pour contenir les prix en cette année électorale où l’on s’attend à ce qu’il brigue un nouveau mandat.
Mais, à leur grand dam à tous deux, l’amélioration des résultats des deuxième et quatrième économies de la zone euro consolidera le mouvement de demi-point de taux que la BCE prévoit pour mars…

En outre, les impressions d’aujourd’hui ont entraîné une nouvelle réévaluation des attentes du marché concernant le taux final de la BCE, qui s’approche désormais du niveau record de 4,00 %…

Ana Andrade, économiste à Bloomberg, a noté :
« L’augmentation de l’inflation globale harmonisée de l’UE en Espagne nous rappelle une fois de plus que la trajectoire de la croissance des prix sera agitée et collante sur son chemin, car les pressions sous-jacentes sur les prix restent fortes. Alors que les effets de base domineront au cours des prochains mois, faisant baisser l’inflation de manière significative d’ici l’été, nous nous attendons toujours à ce qu’elle termine l’année à plus de 5%. »
Quelqu’en soit la fin, la situation perdurera pendant un certain temps.

Traduction :
- Lane [28-02-2023] : « Je pense que le risque [d’inflation] reste orienté à la hausse. »
- Vujcic [27-02-2023] : « Tant que le noyau dur persiste aux niveaux dont nous parlons, et c’est sensiblement plus élevé que nos taux et sensiblement plus élevé que notre objectif, nous devrions préserver. »
- Lagarde [27-02-2023] : « Nous procéderons à d’autres hausses si nécessaire pour ramener l’inflation à notre objectif. »
- Lagarde [25-02-2023] : « Je veux voir les nouvelles données et je veux entendre l’avis de mes collègues lorsqu’ils verront les mêmes données. […] Nos décisions seront déterminées par les données entrantes. »
- Villeroy [22-02-2023] : « Nous ne serons en aucun cas obligés d’augmenter les taux à chaque réunion du conseil d’administration d’ici à septembre. »
Enfin, l’économiste en chef de la BCE, Phillip Lane, a noté aujourd’hui que les risques pour l’inflation restaient à la hausse et que la transmission de la politique monétaire pourrait bien être plus lente au cours de ce cycle, signalant une plus grande ouverture vers une nouvelle hausse de 50 points de base en mai et un taux maximal plus élevé que dans les commentaires précédents.
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Source : ZeroHedge
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