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Cette mesure intervient après le rejet par Washington, d’une demande d’accès de l’Irak à un milliard de dollars supplémentaires provenant de ses recettes pétrolières
Le gouvernement irakien interdira tous les retraits d’espèces et les transactions en dollars américains à partir du 1er janvier 2024, selon Mazen Ahmed, directeur général de l’investissement et des transferts de fonds à la Banque centrale irakienne (CBI).
Le responsable de la Banque Centrale d’Irak (CBI) précise que les personnes qui déposent des dollars dans les banques avant la fin de l’année 2023 pourront encore retirer ces fonds en dollars l’année prochaine.
Cependant, les dollars déposés en 2024 ne seront disponibles qu’en monnaie locale au taux officiel de 1 320 dinars.
« Vous voulez être transféré ? Transférez. Vous voulez une carte en dollars ? »
« Voilà, vous pouvez utiliser la carte en Irak au taux officiel, ou si vous voulez retirer de l’argent, vous pouvez le faire au taux officiel en dinars… Mais ne me parlez plus d’argent en dollars », a déclaré M. Ahmed à Reuters.
– Reuters
Il a également affirmé que cette mesure visait à « éradiquer l’utilisation illicite » d’environ 50 % des 10 milliards de dollars que l’Irak importe en espèces chaque année par des vols cargo bimensuels en provenance de la Réserve fédérale de New York.

L’économie irakienne sous contrôle américain
Avec plus de 100 milliards de dollars de réserves détenues par des banques américaines, Bagdad dépend fortement de la bonne volonté des responsables américains pour éviter que l’économie ne s’effondre.
En outre, depuis 2003, tous les revenus pétroliers irakiens sont versés sur un compte de la Réserve fédérale américaine, ce qui permet à Washington de contrôler l’économie irakienne et de faire pression sur son gouvernement.
Le 5 octobre, le Wall Street Journal (WSJ) a rapporté que les autorités américaines avaient refusé le mois dernier d’approuver le transfert à l’Irak d’un milliard de dollars supplémentaires en espèces provenant des recettes pétrolières du pays.
« Suite au rejet par les États-Unis de l’appel initial de l’Irak le mois dernier, la CBI a présenté la semaine dernière une demande formelle, que le Trésor américain est toujours en train d’examiner », a déclaré un haut fonctionnaire irakien au WSJ.
– Wall Street Journal
Cette décision aurait irrité les responsables irakiens, qui ont déclaré avoir besoin d’accéder à leurs revenus pétroliers pour protéger les réserves de liquidités de l’Irak après que les récentes restrictions imposées par la Maison Blanche aient « déclenché une panique dans l’achat de billets verts et une thésaurisation des dollars dans les bourses ».
Les fonctionnaires du Trésor américain auraient déclaré aux fonctionnaires de la CBI que « l’envoi d’une importante cargaison supplémentaire est contraire à l’objectif de Washington de réduire l’utilisation des billets de banque américains par l’Irak au profit de transactions électroniques plus facilement traçables ».

Avec plus de 100 milliards de dollars de réserves retenues en otage par les États-Unis, Washington exerce une influence considérable sur l’économie et le système bancaire irakiens.
En juillet, le Trésor américain a sanctionné quatorze banques privées irakiennes, les accusant de faciliter les transferts de dollars vers l’Iran, pays dont Washington cherche à asphyxier l’économie par des sanctions.
En conséquence, près d’un tiers des 72 banques irakiennes n’ont plus le droit de faciliter les transactions en dollars.
En 2022, la banque centrale irakienne a mis en place une réglementation stricte sous la pression des États-Unis afin de s’assurer que les dollars ne parviennent pas à l’Iran.
Les clients des banques qui souhaitent transférer des fonds en dollars doivent en faire la demande via une plateforme en ligne et fournir des informations détaillées sur les destinataires finaux avant que le transfert ne soit approuvé.
Hussein Mouanes, député irakien et membre de la commission des finances du Conseil des représentants d’Irak, a accordé une interview exclusive à The Craddle en mai :
« L’Irak a été et continue d’être l’esclave du dollar américain […] la force économique de chaque pays dépend de la force de sa monnaie. »
« Il est clair que l’Irak est économiquement dominé par les États-Unis et que notre gouvernement ne contrôle pas vraiment sa propre monnaie et n’y a pas accès… »
« Nous pensons qu’il est crucial de s’éloigner de l’hégémonie du dollar, d’autant plus qu’il est devenu un outil permettant d’imposer des sanctions aux pays. Il est temps que l’Irak s’appuie sur sa monnaie locale », a-t-il ajouté.
– The Craddle
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Source : The Craddle
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