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L’Ukraine et des accords commerciaux majeurs au centre des échanges, excluant l’occident
Lors d’une cérémonie au Kremlin, et au deuxième jour de la visite du dirigeant chinois Xi Jinping, M. Poutine et M. Xi ont donné le coup d’envoi des discussions officielles qui porteront sur la crise ukrainienne.
Ils se sont serré la main et se sont tenus côte à côte au son de leurs hymnes nationaux respectifs, diffusés par la télévision d’État. À l’issue de la rencontre, ils ont tenu une conférence de presse commune, suivie d’un dîner d’État au Kremlin.
Traduction:
Le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant chinois Xi Jinping ont discuté de la proposition de Pékin en faveur d’un cessez-le-feu en Ukraine lors d’entretiens à Moscou, tout en affichant une amitié chaleureuse forgée sur la base d’une rivalité mutuelle avec l’Occident.
Hier soir, les salutations et le début des discussions « informelles » ont duré environ 4 heures et demie.
Outre le fait que l’Ukraine figure en bonne place à l’ordre du jour du sommet en cours, M. Xi a souligné dans ses premiers commentaires mardi que la Chine souhaitait développer la coopération avec la Russie dans le domaine commercial et qu’elle espérait que la Russie encourage la libéralisation et la facilitation du commerce et des investissements, tout en maintenant la sécurité et la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement de part et d’autre.
Il est important de noter que M. Xi a invité M. Poutine à se rendre en Chine au cours de l’année.
M. Poutine s’est montré disposé sur ces points, soulignant également que la Russie est prête à répondre aux besoins croissants de la Chine en matière d’énergie.
M. Poutine a également déclaré que son pays était prêt à soutenir les entreprises chinoises qui remplaceraient les entreprises occidentales ayant quitté la Russie à la suite de la guerre en Ukraine.
« Nous sommes prêts à aider les entreprises chinoises à remplacer les entreprises occidentales qui ont quitté la Russie », a déclaré M. Poutine.
En soutenant le yuan comme nouvelle monnaie du commerce international la Russie porte un coup au dollar mais augmente également sa dépendance à la Chine
Mais l’une des déclarations les plus importantes de la journée du sommet officiel Chine-Russie et de la conférence de presse concernait la poursuite de l’élimination de la dépendance au dollar au profit du yuan. M. Poutine a déclaré :
« Nous soutenons l’utilisation du yuan chinois pour les paiements entre la Russie et les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine », et s’est dit convaincu que de telles « formes de paiement seront développées entre les partenaires russes et leurs collègues des pays tiers ».
« Les monnaies nationales sont de plus en plus utilisées dans le commerce bilatéral et les deux tiers des échanges commerciaux entre la Russie et la Chine se font déjà « en roubles et en yuans », a noté M. Poutine.
« Cette pratique devrait être encouragée davantage et la présence mutuelle des institutions financières et bancaires sur les marchés russes et chinois devrait être renforcée », a-t-il ajouté.
Comme Zoltan Poszar l’a prévu depuis des mois, il faut tourner la page de Bretton Woods…
Traduction:
Poutine : « Nous sommes favorables à l’utilisation du yuan chinois pour les règlements entre la Russie et les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Je suis convaincu que ces formes de règlement en yuan se développeront entre les partenaires russes et leurs homologues des pays tiers. »
Mais n’oubliez pas, comme nous l’avons noté précédemment, que même si c’est peut-être la seule option pour Poutine et la Russie pour le moment, les observateurs avertissent que cela pourrait avoir des conséquences pour Moscou.
« La Russie troque sa dépendance à l’égard du dollar contre une dépendance à l’égard du yuan.
Si les relations avec la Chine se détériorent, la Russie pourrait être confrontée à des pertes de réserves et à des ruptures de paiement », a écrit Alexandra Prokopenko, analyste indépendante à la Fondation Carnegie pour la paix internationale (Carnegie Endowment for International Peace).
En outre, la Russie n’est pas seule.
La banque centrale irakienne a annoncé mercredi que, pour la première fois, elle envisageait d’autoriser le règlement des transactions en provenance de Chine directement en yuans plutôt qu’en dollars américains, afin d’améliorer l’accès aux devises étrangères.
L’OTAN jette de l’huile sur le feu
Au moment même où Xi et Poutine ont conclu leur rencontre et sont passés à leur conférence de presse conjointe télévisée, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a fait une allégation importante, reprenant des affirmations antérieures de Washington.
M. Stoltenberg a déclaré que l’OTAN avait « vu certains signes » indiquant que la Russie avait demandé une aide létale à Pékin afin de renforcer ses forces en Ukraine.

« Nous n’avons pas vu de preuve que la Chine livrait des armes létales à la Russie, mais nous avons vu des signes indiquant que la Russie en avait fait la demande et que cette question était examinée à Pékin par les autorités chinoises », a-t-il déclaré à la presse depuis Bruxelles.
« La Chine ne doit pas fournir d’aide létale à la Russie. Cela reviendrait à soutenir une guerre illégale », a averti M. Stoltenberg.
Les deux pays ont nié avec véhémence que ce soit le cas ou que cela soit envisagé.
Le Japon soutient officiellement les États-Unis
Le même jour, le premier ministre japonais, Fumio Kishida, a effectué une visite surprise en Ukraine en signe de solidarité.

CNN détaille cette visite, qui semble précisément être un acte de rejet provocateur du réchauffement des liens entre la Russie et la Chine par le Japon, soutenu par les États-Unis :
M. Kishida est arrivé à Kiev mardi après-midi, heure locale, et s’est également rendu à Bucha, la ville située juste au nord de la capitale ukrainienne qui est devenue synonyme d’atrocités et de crimes de guerre présumés de la part des Russes.
Emine Dzheppa, premier vice-ministre ukrainien des affaires étrangères, a déclaré que son pays était « heureux d’accueillir » le premier ministre japonais.
« Cette visite historique est un signe de solidarité et de coopération solide entre l’Ukraine et le Japon », a-t-elle tweeté mardi, en même temps que des photos de l’arrivée de M. Kishida. « Nous sommes reconnaissants au Japon pour son soutien et sa contribution à notre future victoire », a ajouté Mme Dzheppa.
Traduction:
Xi Jinping a invité Vladimir Poutine à se rendre en Chine cette année, un grand geste de soutien après que la Cour pénale internationale a délivré la semaine dernière un mandat d’arrêt accusant le président russe de crimes de guerre.
Le directeur de l’Institut de la Chine et de l’Asie moderne de l’Académie russe des sciences, Kirill Babae, a décrit l’importance du voyage de M. Xi comme suit :
« La rencontre des deux dirigeants démontre au monde entier que les relations russo-chinoises s’épanouiront indépendamment des pressions exercées par l’Occident et de toute situation politique ou économique. [Les deux parties] ont fait leur choix. Ce choix est en faveur du renforcement de l’amitié et du partenariat stratégique global », a-t-il déclaré.

Source: Zero Hedge
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