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Semaine de résultats d’entreprises américaines
Les marchés américains ont récemment été le théâtre d’une conjoncture complexe, teintée de résultats financiers mixtes, de tensions géopolitiques croissantes au Moyen-Orient, et de données économiques suggérant un maintien des taux d’intérêt à un niveau élevé sur une période prolongée.
Ces éléments ont orchestré une danse boursière aux rythmes hésitants, imprimée dans les mouvements des indices principaux tels que le NASDAQ, le S&P 500 et le Dow Jones Industrial Average.
D’un côté, la saison des résultats financiers a révélé une toile de performances diversifiées. Amazon et Intel ont affiché des chiffres robustes, propulsant le NASDAQ dans une ascension modérée, avec une progression de 0,4% à 12,643.01 points. Les performances d’Amazon ont particulièrement brillé, avec une hausse de près de 7% de ses actions, mettant en lumière la bonne santé de son secteur cloud.
Intel n’a pas été en reste, avec une envolée de plus de 9% de son action, récompensant des bénéfices estivaux supérieurs aux attentes. Toutefois, cette embellie sectorielle contraste avec des déceptions notables. Chevron, Exxon Mobil et Ford ont dévoilé des résultats en deçà des anticipations, entraînant une dépression des indices Dow Jones et S&P 500. Le Dow Jones a régressé de 1,1% à 32,417.59 points, tandis que le S&P 500 a cédé 0,5% pour clôturer à 4,117.37 points, marquant ainsi sa dixième perte en douze jours.

Parallèlement, l’arène géopolitique au Moyen-Orient s’embrase, éveillant l’inquiétude des investisseurs. L’escalade des tensions projette une ombre sur les approvisionnements en pétrole, catalysant une hausse des prix du brut. L’or noir américain a grimpé à 85,15 dollars le baril et le Brent a atteint 90,12 dollars.
Sur le front économique, les données récentes sèment des indices sur un maintien des taux d’intérêt à un palier élevé. Le taux d’intérêt principal de la Réserve Fédérale a déjà été haussé au-delà de 5,25%, marquant son niveau le plus élevé depuis 2001, dans un dessein de juguler l’inflation. L’indice des Prix de la Consommation Personnelle (PCE) de septembre a augmenté de 0,3%, confirmant la pression inflationniste persistante.
La dynamique des taux d’intérêt et son influence sur le marché
La position de la Réserve Fédérale américaine (Fed) sur les taux d’intérêt a récemment pris une tournure hawkish, avec une augmentation des taux pour contrecarrer les pressions inflationnistes qui persistent. En effet, le taux d’intérêt principal a été porté à un niveau supérieur à 5,25%, le plaçant à son apogée depuis 2001.

À trop vouloir ralentir la machine économique, le risque d’arrêt complet et brutl augmente.
Les taux d’intérêt sont des outils monétaires cruciaux qui influent directement sur les coûts d’emprunt pour les entreprises et les consommateurs. Dans un environnement de taux d’intérêt élevés, le coût du capital pour les entreprises augmente, ce qui peut réduire les investissements en capital.
Les investissements en recherche et développement, en expansion et en améliorations opérationnelles peuvent être retardés ou réduits, affectant ainsi la croissance future des entreprises. Sans compter les entreprises déjà fortement endettées qui peuvent alors faire face à des charges d’intérêt accrues, érodant leurs marges bénéficiaires.
Les évaluations des entreprises sont également étroitement liées aux taux d’intérêt. Les modèles d’évaluation tels que le modèle d’actualisation des flux de trésorerie dépendent des taux d’intérêt pour estimer la valeur actuelle des flux de trésorerie futurs. Avec des taux d’intérêt plus élevés, la valeur actualisée de ces flux de trésorerie diminue, conduisant à des évaluations d’entreprise plus basses.
Cela peut, à son tour, refroidir l’enthousiasme des investisseurs et conduire à une baisse des prix des actions. Une sorte de boucle infernale se met en place tout en s’auto-alimentant.
Idem du côté des consommateurs qui voient le coût de l’emprunt augmenter, la dépense des ménages en prend un coup et est donc réduite. Le secteur de la consommation discrétionnaire est directement impacté.
Dans ce contexte, les investisseurs tendent à réévaluer les rendements futurs des actions et peuvent chercher des alternatives moins risquées, comme les obligations du Trésor, qui offrent des rendements plus attractifs dans un environnement de taux d’intérêt plus élevés. Mais lorsque l’on voit la chute du prix des obligations… On se croirait presque sur le marché crypto. Plus de -53% depuis les plus hauts historiques.

Comme nous l’avons dis précédemment, les indices comme le Dow Jones et le S&P 500 ont connu des baisses, reflétant l’incertitude des investisseurs quant à la trajectoire future de la politique monétaire de la Fed et son impact sur l’économie.
Les investisseurs restent sur le qui-vive, scrutant attentivement les déclarations de la Fed pour des indications sur les orientations futures de la politique monétaire, tout en évaluant continuellement les effets multiplicateurs des taux d’intérêt sur les marchés et les évaluations d’entreprise.
Tensions géopolitiques au Moyen-Orient et répercussions sur le marché du pétrole
Si l’on prend maintenant de la hauteur, ça ne s’arrange pas. Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient ont historiquement été un catalyseur pour la volatilité des prix du pétrole, et la situation actuelle ne fait pas exception. Le Moyen-Orient, étant une région riche en ressources pétrolières, détient une influence significative sur l’économie mondiale.
Récemment, l’escalade des tensions dans cette région a conduit à une augmentation des prix du pétrole. Le pétrole brut américain a grimpé à 85,15 dollars le baril, tandis que le Brent a atteint 90,12 dollars. Ces augmentations de prix sont souvent le résultat de craintes concernant la disponibilité future du pétrole, étant donné que toute perturbation dans la production ou le transport du pétrole peut créer des pénuries temporaires.

Les consommateurs peuvent voir leurs dépenses discrétionnaires réduites en raison des coûts plus élevés de l’essence et du chauffage. Cela peut, à son tour, affecter la demande des consommateurs pour d’autres biens et services, et potentiellement affecter les revenus des entreprises.
Sans surprise, l’augmentation des prix du pétrole alimente l’inflation, un sujet qui préoccupe déjà les décideurs politiques et les investisseurs comme nous l’avons vu. L’inflation plus élevée va inciter la Réserve Fédérale à reconsidérer sa position sur les taux d’intérêt, ce qui peut ajouter une autre couche de complexité à la dynamique des marchés financiers.
On l’aura bien compris, les marchés financiers américains sont intrinsèquement liés aux développements géopolitiques mondiaux, et les tensions au Moyen-Orient en témoignent une nouvelle fois.
Les entreprises énergétiques américaines, en particulier, peuvent voir leur valorisation fluctuer en réponse aux changements de prix du pétrole. Les titres de ces entreprises peuvent devenir plus volatils, et les investisseurs peuvent chercher à réévaluer leurs portefeuilles en fonction des développements géopolitiques.
La situation au Moyen-Orient reste un sujet de préoccupation pour les marchés financiers américains, étant donné que l’équilibre fragile de la région continue de tenir les marchés en haleine.
Vision à long terme : quelle direction pour les marchés américains ?
À long terme, les marchés américains sont à la croisée des chemins avec de nombreuses incertitudes planant autour des politiques de la Réserve Fédérale. Les attentes concernant la trajectoire des taux d’intérêt et les autres mesures monétaires pourraient influencer de manière significative la performance des marchés.
L’orientation future de la politique monétaire de la Fed sera cruciale pour déterminer la direction des marchés américains. Les facteurs géopolitiques, les tensions commerciales et les politiques monétaires sont des éléments qui pourraient influencer la performance des marchés à long terme.
D’autre part, les développements technologiques, les innovations, et les politiques gouvernementales en matière d’investissement et de commerce joueront également un rôle crucial dans la configuration des marchés.
L’économie américaine, étant à la pointe de la technologie et de l’innovation, pourrait voir des opportunités se dessiner dans des secteurs comme l’intelligence artificielle, qui pourraient devenir des moteurs de croissance futurs.
Si l’on se projette davantage et que l’on regarde en 2024, plusieurs sources offrent des perspectives variées. Selon Morgan Stanley, l’économie américaine pourrait connaître une croissance modérée, mais l’inflation pourrait rester élevée en raison des pressions sur les salaires et les coûts des matières premières.
Le risque majeur serait que la Réserve fédérale augmente encore les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation, ce qui impacterait la valorisation des actifs et la dette des entreprises.
Par ailleurs, certains analystes prévoient une image moins reluisante. Ils mettent en avant trois problèmes majeurs qui pourraient affecter négativement les marchés en 2024. L’excès de confiance des consommateurs pourrait conduire à des pertes plus importantes en cas de retournement du marché. L’appréciation du dollar américain pourrait réduire les profits des entreprises, notamment les géants technologiques multinationaux.
Enfin, certains indicateurs de marché, comme la courbe des rendements inversée, et le ralentissement économique dans certaines régions pourraient annoncer une récession. Ces facteurs macroéconomiques cumulés pourraient provoquer une baisse des marchés d’actions.

Dans une perspective plus large, les conditions mondiales pourraient également jouer un rôle crucial. La croissance de la Chine et de l’Europe pourrait ralentir, ce qui, combiné à une Réserve fédérale plus agressive, pourrait mettre en péril la reprise économique. Le paysage financier américain en 2024 pourrait donc être façonné par une multitude de facteurs, tant nationaux qu’internationaux.
Conclusion
La conjoncture économique et financière de 2024 met en lumière l’entrelacement inextricable des dynamiques macroéconomiques, des politiques monétaires et des variables géopolitiques. Le marché américain reflète la précarité inhérente d’un système globalisé.
L’anticipation proactive et une compréhension nuancée des multiples facettes influençant les marchés sont impératives pour les investisseurs et les décideurs politiques. Les prévisions divergentes soulignent l’incertitude prévalante, invitant à une approche judicieuse et équilibrée pour naviguer dans le paysage financier complexe de 2024.
L’équilibre délicat entre la croissance économique, la stabilité financière et les relations géopolitiques harmonieuses sera le trinôme déterminant dans l’élaboration de stratégies robustes et résilientes.
La saga des marchés financiers en 2024 sera un récit révélateur des triomphes et des tribulations d’une économie mondialisée, avec des répercussions qui résonneront bien au-delà des frontières américaines.
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Jean D, Rédacteur pour Géopolitique Profonde
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