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UKRAINE : GAME OVER ?
À l’aube de 2024, l’Ukraine est en proie à une multitude de défis internes et externes. Sur le plan intérieur, des divergences au sein du gouvernement ukrainien génèrent des tensions. Sur la scène internationale, le soutien des alliés occidentaux s’affaiblit progressivement. Notamment, les États-Unis, jadis un fervent fournisseur d’aide militaire, voient ce soutien diminuer.
Une initiative républicaine au Sénat américain a récemment bloqué une proposition de loi pour un financement d’urgence significatif destiné à la sécurité de l’Ukraine. Des personnalités politiques américaines influentes, telles que Mike Johnson et Lindsey Graham, proposent de lier l’aide à des mesures de sécurité frontalière plus strictes.
Un potentiel retour de Donald Trump à la présidence américaine pourrait marquer un recul dans l’engagement des États-Unis envers l’Ukraine et affaiblir sa position dans l’OTAN.
En Europe, les tensions au sein de l’Union Européenne concernant l’aide à l’Ukraine persistent. Des figures politiques comme le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le futur gouvernement néerlandais représentent d’importants obstacles.
À l’intérieur du pays, le président Zelensky et le général Valerii Zaluzhnyi sont en désaccord, notamment suite aux déclarations de Zaluzhnyi dans The Economist qui ont caractérisé la guerre comme une impasse.
Les efforts militaires de l’Ukraine, notamment sa contre-offensive, ont été moins fructueux que prévu, avec la reprise de seulement 200 km² de territoire cette année, comparativement à 8 600 km² en 2022. Cette situation a entraîné une baisse du moral des troupes et une érosion du soutien public à Zelensky, marquant un moment critique dans la résistance de l’Ukraine face à l’agression russe.
Le soutien militaire occidental, essentiel pour une contre-offensive réussie de l’Ukraine, demeure incertain à court terme. Cependant, l’Ukraine conserve certaines capacités offensives, telles que la menace sur la Crimée avec des missiles de croisière français et britanniques, la fermeture de l’espace aérien de Moscou, et la capacité de mener des attaques de drones contre d’autres régions russes.
Malgré ces avantages tactiques, les perspectives de reconquête des territoires dans le Donbass, à Kherson ou à Zaporizhzhia d’ici 2024 restent faibles. Néanmoins, cette situation ne devrait pas être interprétée comme un échec de la part de Zelensky ou de ses alliés occidentaux.
L’Ukraine maintient une trajectoire stratégique positive et sa sécurité demeure stable dans les régions non occupées, grâce à une défense aérienne renforcée et au soutien de l’OTAN. Toutefois, l’intégrité territoriale de l’Ukraine reste fragilisée, et un soutien occidental insuffisant pourrait indirectement profiter à la Russie.
Face à ce conflit, l’Ukraine continue de démontrer un certain courage, mettant aussi en lumière la vulnérabilité des valeurs démocratiques en temps de crise. La préservation des alliances, même affaiblies, est essentielle. Il incombe à l’Ukraine de choisir le moment opportun pour entamer des négociations de paix, tout en comptant sur ses alliés pour renforcer sa position dans ces pourparlers, plutôt que d’empêcher ces négociations où les retarder le plus possible.

Franck Pengam | Fondateur de Géopolitique Profonde
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