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La guerre des États-Unis contre l’Europe et l’avenir de l’État
Dans son ouvrage intitulé « La guerre des États-Unis contre l’Europe et l’avenir de l’État », Youssef Hindi, auteur et chercheur en prospective historique et géopolitique, présente sa thèse concernant la nature et les objectifs de l’hégémonie américaine, qu’il compare à celle d’Athènes dans l’Antiquité.
Il analyse également les origines religieuses et culturelles de la mentalité américaine, marquée par le calvinisme et le messianisme. En outre, il propose une réflexion sur la théologie politique et la prospective historique.

L’hégémonie américaine, une puissance maritime, ségrégationniste et éphémère
Selon Youssef Hindi, il faut établir une distinction entre l’empire et l’hégémonie.
- L’empire est caractérisé par une puissance terrestre, intégratrice et durable, à l’instar de l’Empire romain qui a perduré pendant plus d’un millénaire.
- En revanche, l’hégémonie se caractérise par une puissance maritime, ségrégationniste et de courte durée, semblable à l’expérience d’Athènes qui a dominé la Grèce pendant une cinquantaine d’années.
Les États-Unis sont un hégémon contrôlant le commerce mondial grâce à des institutions internationales telles que le FMI, la Banque mondiale, l’OMC…
Ils imposent leur volonté aux autres nations par la force militaire, la pression économique et la propagande médiatique.
Les sources messianiques de l’hégémon américain
L’hégémonie américaine trouve ses racines dans une vision du monde expansionniste et messianique, en grande partie héritée du calvinisme.
Le calvinisme, en tant que religion, est fortement associé à la bourgeoisie, et reprend l’appareil théologico-économique du judaïsme.
Cette doctrine religieuse a trouvé un terreau favorable en Angleterre, une nation caractérisée par une culture individualiste et mobile, ce qui a contribué à en faire la première puissance maritime du monde.
Le calvinisme a procuré à la bourgeoisie anglaise, puis américaine, une justification divine pour sa quête d’enrichissement et son désir de domination à l’échelle mondiale.

Les États-Unis se considèrent comme une nation messianique et choisie, investie de la mission de rédemption du monde.
Les pères pèlerins se perçoivent comme le « nouvel Israël », tandis que l’Amérique est assimilée à la « Nouvelle Jérusalem ».
Les présidents américains se considèrent comme des prophètes chargés d’accomplir la volonté de Dieu.
Les États-Unis ont ainsi remplacé l’Église en tant qu’arbitre international et ont mené des « croisades » contre diverses menaces perçues, telles que le communisme, le terrorisme, l’islamisme, etc.
La stratégie des États-Unis pour intégrer l’Europe à leur grand espace géopolitique
Youssef Hindi démontre que les États-Unis ont joué un rôle central dans la création et le soutien de l’Union européenne (UE) et de la monnaie euro, dans le but d’intégrer l’Europe dans leur vaste espace géopolitique.
Il se base sur des documents déclassifiés de la CIA et sur les témoignages de personnalités politiques telles que Jean Monnet, Robert Schuman, Valéry Giscard d’Estaing, et d’autres.
Selon lui, l’UE et l’euro servent d’instruments de contrôle et de domination des États-Unis sur l’Europe.
L’UE est une structure supranationale qui limite la souveraineté et la démocratie des Etats nations.

L’euro est une monnaie commune qui restreint la capacité des pays à gérer leur politique monétaire et budgétaire de manière indépendante et l’UE et l’euro favorisent les intérêts des États-Unis et de l’Allemagne, au détriment d’autres pays, en particulier la France.
L’Allemagne est un allié majeur des États-Unis en Europe, utilisant sa puissance économique pour affaiblir et neutraliser la France, qui était autrefois la seule puissance nucléaire indépendante du continent.
L’Allemagne a imposé l’euro en tant que « Deutschmark continental », ce qui lui a permis de tirer profit de sa compétitivité et de sa balance commerciale excédentaire..
De plus, l’Allemagne a poussé la France à réintégrer le commandement intégré de l’OTAN sous la présidence de Nicolas Sarkozy, renonçant ainsi à sa dissuasion nucléaire indépendante.

Le dépeçage de l’industrie européenne par les OPA américaines et la guerre économique contre l’Europe
Youssef Hindi dénonce la stratégie d’acquisition et de dépeçage des entreprises européennes par les OPA des entreprises américaines, qui vise à s’approprier les ressources industrielles et technologiques de l’Europe.
Il prend l’exemple d’Alstom, le fleuron français de l’énergie et du transport, qui a été rachetée par des acteurs américains, avec la complicité d’intermédiaires financiers ayant perçu des commissions.
Il dresse une liste d’entreprises européennes ayant été rachetées par des acteurs américains, notamment dans des secteurs stratégiques tels que l’aéronautique, la défense, la santé, l’agroalimentaire, etc.

Youssef Hindi met en lumière la guerre économique menée par les États-Unis contre l’Europe, notamment à travers des efforts pour saboter le projet de gazoduc Nord Stream, destiné à relier la Russie à l’Allemagne, en passant par la mer Baltique.
L’objectif des États-Unis est d’entraver l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe, qui s’avère moins coûteux et plus écologique que le gaz de schiste américain.
Cette stratégie vise également à isoler la Russie, pays disposant d’importantes ressources naturelles et représentant un partenaire naturel pour l’Europe.
Youssef Hindi soutient que les États-Unis sont engagés dans une guerre contre les peuples européens, et appelle à une libération de l’Europe de cette domination.
Il plaide en faveur de la sortie de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN, ainsi que pour la reconstruction de la souveraineté politique et économique de l’Europe.


La crise de l’État moderne, son origine, ses conséquences et ses solutions
Dans la dernière partie de son ouvrage, Youssef Hindi aborde la crise de l’État moderne, en explorant son origine, ses répercussions, et les solutions envisageables.
Il se penche sur le concept d’état d’exception, qui autorise l’État à suspendre la Constitution et la loi en période de crise, octroyant ainsi des pouvoirs extraordinaires.
Il explique comment cet état d’exception peut conduire au totalitarisme et à l’anomie, c’est-à-dire à l’absence de normes et de valeurs, se manifestant parfois à travers des phénomènes comme le délire LGBT et préconise un retour à la souveraineté politique et à la loi naturelle, conformes à l’ordre divin et à la nature humaine.

L’état d’exception consiste en la suspension de la Constitution et de la loi en situation de crise, conférant à l’État des pouvoirs exceptionnels.
Cette situation est devenue permanente depuis 2015, avec la mise en place de l’état d’urgence terroriste et sanitaire à des fins sécuritaires, restreignant les libertés publiques et privées.
Youssef Hindi explique que l’état d’exception découle du contrat social, qui est le pacte entre le peuple et le souverain qui détient le monopole de la violence légitime.
Il rappelle que ce contrat social est fondé sur la théorie du Léviathan de Thomas Hobbes, qui assimile l’État à un monstre biblique portant le nom de Léviathan. La violence légitime dans ce contexte n’est pas celle qui s’exerce contre le peuple, mais celle qui le protège.
L’état d’exception entraîne une anomie, caractérisée par l’absence de normes et de valeurs due à la suspension de la loi.
Cette anomie est le signe de la décadence et de la corruption de la société et se traduit parfois par des phénomènes comme le délire LGBTiste, qui consiste à violer systématiquement les lois divines et naturelles régissant la sexualité et la procréation.
Le délire LGBTiste est un exemple d’antinomie, allant à l’encontre de la loi naturelle et détruisant la société et la nature humaine en niant des éléments tels que la différence des sexes, la complémentarité des genres, ou la filiation naturelle.
L’état d’exception symbolise également la crise de l’État moderne, qui prétend usurper la souveraineté divine et s’arroger des pouvoirs surnaturels.
L’État moderne résulte de la sécularisation de la théologie politique, la discipline qui étudie les relations entre Dieu, le souverain, et le peuple.
Au Moyen-Âge, les rois ou les califes n’étaient pas souverains, mais dépositaires de la souveraineté divine, tenus de respecter la loi divine et naturelle, fondements de leur légitimité politique.
Avec l’avènement de l’État moderne, l’État devient souverain, capable d’établir ou de suspendre la loi suprême et se substitue à Dieu en tant que source de l’ordre et du salut.

Youssef Hindi propose un retour à la souveraineté politique et à la loi naturelle, en harmonie avec l’ordre divin et la nature humaine.
Il plaide pour la restauration de la théologie politique, considérée comme la clé permettant de comprendre le passé, le présent et l’avenir.
Selon lui, la théologie politique offre la possibilité de pratiquer une prospective historique, c’est-à-dire de prédire les événements futurs en se basant sur les cycles historiques et les lois divines.
Il annonce également la parution de son prochain livre, qui sera dédié à la prospective historique et offrira des scénarios possibles pour l’avenir de l’humanité.
Retrouvez les articles géostratégiques de Youssef Hindi dans la revue Géopolitique Profonde :

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