Sommaire
Le fascisme, mouvement politique ayant marqué le XXe siècle, trouve ses racines dans un contexte de bouleversements économiques et sociaux en Europe. Issu d’une volonté de restaurer l’ordre, la stabilité et un sentiment de grandeur nationale, le fascisme se développe d’abord en Italie sous la direction de Benito Mussolini. Il se présente comme une alternative aux régimes libéraux et communistes, prônant des valeurs d’autorité, de tradition et de hiérarchie sociale.
En valorisant la monarchie, la tradition, et en introduisant un modèle économique corporatiste, le fascisme cherche à répondre aux crises de l’entre-deux-guerres en créant un État fort. Cet article analyse les fondements idéologiques et économiques du fascisme, ainsi que son impact sur la société italienne et son influence au sein de certains cercles nationalistes français, notamment via l’Action française. Cette exploration permet de mieux comprendre comment cette idéologie a pu séduire des nations en quête de stabilité.
La naissance du fascisme en Italie : contexte et idéologie
Les facteurs socio-économiques post-guerre
Le fascisme émerge dans un contexte de crise généralisée en Italie et en Europe, à la suite de la Première Guerre mondiale. La guerre laisse des séquelles profondes : l’économie est affaiblie, le chômage augmente, et de nombreux anciens soldats se retrouvent désillusionnés par la promesse d’un avenir meilleur. L’Italie, malgré sa position victorieuse, se voit privée de certains territoires qu’elle espérait obtenir, générant un fort sentiment d’injustice et de frustration parmi la population.
Dans cette situation de troubles économiques et sociaux, la peur du communisme s’accroît. La révolution russe de 1917 inspire des mouvements socialistes radicaux, et des grèves éclatent en Italie, renforçant la crainte de voir un jour le pays basculer dans un régime similaire. C’est dans ce contexte que Benito Mussolini, ancien socialiste, fonde le Parti national fasciste en 1921. Ce mouvement attire des partisans issus de milieux divers, unis par un même désir de restaurer l’ordre, de revitaliser la nation, et de combattre les idéologies progressistes perçues comme menaçantes.
La volonté de renouveau national et le rôle de la monarchie
L’idéologie fasciste se distingue par son attachement aux valeurs traditionnelles et à une structure sociale hiérarchisée. Contrairement aux idéaux démocratiques qui prônent l’égalité, le fascisme valorise un retour à une organisation autoritaire, où la monarchie et l’Église jouent des rôles de soutien à l’autorité centrale. Mussolini, bien qu’initialement républicain, s’associe à la monarchie italienne pour légitimer son pouvoir et renforcer le prestige de l’État. La monarchie incarne, selon lui, une continuité historique et un point de ralliement pour la nation italienne.
Les valeurs de tradition, de discipline et de respect pour l’autorité s’imposent comme des principes centraux du fascisme. En mettant en avant le rôle de la monarchie et de la famille comme piliers de la société, le régime vise à créer une unité nationale forte, capable de transcender les divisions sociales et de renforcer la cohésion du pays. Cette vision hiérarchique de la société, articulée autour du chef et de la monarchie, constitue un élément distinctif du fascisme, qui cherche à restaurer une grandeur nationale inspirée de l’Empire romain.

La naissance du fascisme en Italie : contexte et idéologie
Les facteurs socio-économiques post-guerre
Le fascisme émerge dans un contexte de crise généralisée en Italie et en Europe, à la suite de la Première Guerre mondiale. La guerre laisse des séquelles profondes : l’économie est affaiblie, le chômage augmente, et de nombreux anciens soldats se retrouvent désillusionnés par la promesse d’un avenir meilleur. L’Italie, malgré sa position victorieuse, se voit privée de certains territoires qu’elle espérait obtenir, générant un fort sentiment d’injustice et de frustration parmi la population.
Dans cette situation de troubles économiques et sociaux, la peur du communisme s’accroît. La révolution russe de 1917 inspire des mouvements socialistes radicaux, et des grèves éclatent en Italie, renforçant la crainte de voir un jour le pays basculer dans un régime similaire. C’est dans ce contexte que Benito Mussolini, ancien socialiste, fonde le Parti national fasciste en 1921. Ce mouvement attire des partisans issus de milieux divers, unis par un même désir de restaurer l’ordre, de revitaliser la nation, et de combattre les idéologies progressistes perçues comme menaçantes.
La volonté de renouveau national et l’utilisation stratégique de la monarchie
L’idéologie fasciste se distingue par son attachement aux valeurs traditionnelles et à une structure sociale hiérarchisée. Contrairement aux idéaux démocratiques qui prônent l’égalité, le fascisme valorise un retour à une organisation autoritaire où l’État détient un pouvoir centralisé et s’appuie sur les institutions établies pour renforcer son autorité.
Bien qu’initialement républicain et anti-monarchiste, Mussolini s’allie temporairement à la monarchie italienne pour asseoir son pouvoir, percevant cette collaboration comme un moyen stratégique de légitimer le régime fasciste. Cependant, cette relation reste pragmatique et évolue en fonction des objectifs du régime.
Les valeurs de tradition, de discipline et de respect pour l’autorité s’imposent comme des principes centraux du fascisme. En mettant en avant le rôle de la famille et de l’État comme fondations de la société, le régime vise à créer une unité nationale forte, capable de transcender les divisions sociales et de renforcer la cohésion du pays.
Cette vision hiérarchique de la société, centrée autour de l’autorité du chef et d’une structure sociale rigide, constitue un élément distinctif du fascisme, qui cherche à restaurer une grandeur nationale inspirée de l’Empire romain.

Les valeurs fondamentales du fascisme : unité et autorité
Nationalisme, ordre social et promotion de la tradition
Le fascisme repose sur une exaltation du nationalisme, où l’identité nationale prime sur les affiliations individuelles et de classe. Pour Mussolini et ses partisans, le but ultime est de créer une société unifiée et homogène, où chaque individu se place au service de l’État. La promotion de la tradition joue un rôle essentiel dans cette vision, renforçant les liens entre les citoyens et leur héritage culturel. Les symboles, les rituels, et l’histoire nationale sont glorifiés pour inspirer un sentiment de fierté collective et affirmer la suprématie de la culture italienne.
Dans cette quête de cohésion sociale, le fascisme valorise également l’ordre et la stabilité comme fondements d’une société prospère. L’ordre social est structuré autour de valeurs conservatrices, mettant en avant la famille, la discipline et le respect de la hiérarchie. En s’opposant à l’individualisme et au libéralisme, le fascisme rejette les valeurs démocratiques qui, selon lui, fragmentent la société et affaiblissent l’État. À travers des institutions culturelles et éducatives, le régime promeut un idéal de citoyen loyal, enraciné dans des valeurs ancestrales et prêt à se sacrifier pour la patrie.
Le rôle de l’autorité centrale et du chef dans la société fasciste
Le fascisme s’articule autour de la figure centrale du chef, incarnée en Italie par Benito Mussolini, qui se présente comme le « Duce » (chef) incontesté de la nation. Cette centralisation du pouvoir repose sur l’idée que seul un leader fort peut guider la nation et en protéger les intérêts. Le culte de la personnalité devient un élément crucial, où le chef est présenté comme un visionnaire capable de transcender les divisions internes et de garantir l’ordre social.
Le chef, dans l’idéologie fasciste, est perçu non seulement comme un dirigeant politique, mais également comme une figure morale et symbolique. Il est l’incarnation de la volonté nationale et se positionne en garant de la tradition et du progrès.
Cette figure autoritaire, placée au-dessus des institutions démocratiques, permet d’assurer une direction claire et stable pour le pays, éloignée des compromis et des divisions partisanes.
Le culte du chef et de l’autorité centrale se traduit également par un contrôle strict des médias et de la propagande, permettant de diffuser une image puissante et unifiée de l’État.
La dimension économique : corporatisme et contrôle de l’économie
Le corporatisme fasciste
L’une des caractéristiques distinctives du fascisme en Italie est son approche économique, connue sous le nom de corporatisme. Ce modèle vise à mettre fin aux conflits de classe en organisant les travailleurs et les employeurs au sein de syndicats, appelés corporations, qui sont directement contrôlés par l’État. Contrairement au socialisme ou au capitalisme, le corporatisme fasciste cherche à harmoniser les relations entre les classes en subordonnant leurs intérêts à ceux de la nation. L’État joue ainsi le rôle d’arbitre et assure une régulation étroite de l’économie pour éviter les affrontements sociaux.
Dans ce système, chaque secteur économique est représenté par une corporation unique qui réunit patrons et employés, tous soumis aux directives de l’État. Cette structure corporatiste permet au régime de contrôler les conditions de travail, les salaires, et les prix, tout en limitant la liberté d’action des syndicats indépendants et en supprimant les grèves. Le modèle économique fasciste valorise ainsi la collaboration de classe, en la mettant au service d’un État fort qui dirige l’ensemble des décisions économiques pour atteindre l’autosuffisance et renforcer la puissance nationale.
Autarcie et régulation économique
L’un des objectifs économiques du régime fasciste est l’autarcie, ou la recherche de l’autosuffisance. Ce choix s’explique par la volonté de réduire la dépendance économique de l’Italie vis-à-vis des autres pays et de préparer la nation à d’éventuels conflits en garantissant un accès sécurisé aux ressources. Pour y parvenir, le régime met en place une série de mesures protectionnistes, imposant des restrictions sur les importations et encourageant la production nationale.
Le fascisme en Italie se caractérise également par une intervention étatique poussée dans l’économie. Des agences gouvernementales, telles que l’Institut pour la Reconstruction Industrielle (IRI), sont créées pour nationaliser les secteurs clés et stabiliser l’économie en contrôlant les industries stratégiques. Le régime supervise également les projets d’infrastructures pour développer le réseau de transport, moderniser l’agriculture et favoriser l’industrie. Cette régulation économique vise à construire un État autosuffisant et prospère, capable de résister aux chocs extérieurs et d’assurer la grandeur de la nation.

Influence et adaptation du fascisme dans les cercles souverainistes et nationalistes français
Réception et perception du fascisme dans la société française
Dans les années 1930, la montée du fascisme en Europe suscite des réactions contrastées en France. Si certains nationalistes voient dans le régime de Mussolini un modèle capable de restaurer l’ordre et la grandeur nationale, d’autres expriment des réserves vis-à-vis de son autoritarisme et de son rejet des libertés individuelles. Les mouvements politiques de droite en France, tels que les Croix-de-Feu, s’inspirent de certains aspects du fascisme, notamment dans leur style paramilitaire et leur discours nationaliste, tout en restant éloignés des idéaux fascistes purs.
Le débat autour du fascisme s’intensifie avec la menace de l’Allemagne nazie, forçant les élites françaises à repenser leur vision de l’autoritarisme et de la souveraineté nationale. Si certains intellectuels et politiques perçoivent le fascisme comme une réponse aux désordres sociaux et aux conflits de classe, la majorité reste attachée aux valeurs démocratiques. Cette ambivalence dans la société française témoigne des tensions entre le désir de renouveau national et la crainte d’un régime totalitaire.
Fascisme et héritage des idées souverainistes et nationalistes en France
Le fascisme, dans son aspiration à restaurer un État fort et centralisé, trouve des points de convergence avec certains mouvements politiques actuels de la droite française, tels que le souverainisme, le patriotisme et le nationalisme. Ces courants partagent une vision de l’État comme acteur central garant de la stabilité et de l’identité nationale, cherchant à limiter les influences extérieures pour préserver la souveraineté du pays.
Bien que le fascisme et les mouvements de droite actuels soient distincts dans leurs objectifs et leurs méthodes, on retrouve des similitudes idéologiques, notamment dans le rejet de l’individualisme et l’attachement aux valeurs traditionnelles. Les souverainistes, par exemple, prônent une France autonome et libre de toute emprise extérieure, une orientation qui s’aligne sur la volonté d’autarcie et de protectionnisme du fascisme italien. Par ailleurs, les discours patriotiques et nationalistes s’inspirent parfois d’une vision valorisant l’unité nationale et la cohésion sociale, éléments centraux de l’idéologie fasciste.
Certaines idées du fascisme trouvent également un écho dans des approches contemporaines prônant un renforcement de l’autorité centralisée à l’échelle mondiale. Par exemple, des organisations comme le World Economic Forum envisagent des cadres de gouvernance globale où des entités supranationales jouent un rôle accru dans la régulation des politiques économiques et environnementales, au-delà des États individuels.
Cette vision d’une autorité centralisée sur des questions globales peut rappeler certains aspects de l’autoritarisme fasciste dans sa volonté de limiter l’influence des structures démocratiques locales pour assurer une direction unique et coordonnée.
Le fascisme à travers sa nostalgie d’un ordre structuré et unifié résonne avec certaines idées de pouvoir centralisé.

La chute du fascisme italien : erreurs et fin d’une idéologie
Le fascisme italien, bien que porté par une vision nationaliste et expansionniste, se heurte rapidement aux limites de ses propres principes et aux réalités politiques européennes. Initialement soutenu par une grande partie de la population italienne en raison de sa promesse de renouveau national, le régime de Mussolini perd de son influence et de sa popularité en raison de plusieurs erreurs stratégiques et de son rapprochement avec l’Allemagne nazie.
Les dérives totalitaires et la répression interne
La centralisation extrême du pouvoir et l’autoritarisme inhérent au fascisme, bien que nécessaires à sa stabilité initiale, finissent par se retourner contre lui. Le régime impose une répression sévère, limitant les libertés individuelles et punissant toute forme d’opposition. La surveillance des citoyens, la censure, et la violence policière créent un climat de peur et de méfiance qui fragilise l’adhésion de la population. La propagande, bien qu’efficace dans les premières années, ne parvient pas à masquer l’absence de progrès économiques significatifs pour les classes populaires.
Le modèle économique fasciste, basé sur un contrôle strict et des restrictions de la concurrence, limite également la prospérité et l’innovation, conduisant à une stagnation économique. Ces difficultés internes affaiblissent le régime et alimentent une opposition de plus en plus visible, qui se développe dans les années 1930 malgré la répression.
Le rapprochement avec l’Allemagne nazie et l’implication dans la Seconde Guerre mondiale
Le déclin du fascisme italien s’accélère avec son alliance stratégique avec l’Allemagne nazie. Mussolini, pour accroître son influence en Europe, conclut un pacte militaire avec Hitler, scellant le sort de l’Italie en cas de conflit. Bien que le fascisme italien se distingue du nazisme par certains aspects idéologiques, comme son approche moins raciste dans les premières années, cette alliance pousse l’Italie à adopter des lois raciales en 1938, visant notamment la population juive. Cette évolution engendre une rupture avec une partie de la population et isole l’Italie sur la scène internationale.
En entrant dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés de l’Allemagne, l’Italie subit une série de défaites militaires qui ruinent sa puissance et détériorent les conditions de vie de la population.
Le régime fasciste, déjà affaibli économiquement, ne parvient pas à maintenir ses ambitions expansionnistes face aux ressources limitées du pays.
La pénurie alimentaire, la dévastation économique et les revers militaires contribuent à une chute rapide du soutien populaire.
En 1943, Mussolini est destitué et emprisonné par les autorités italiennes, marquant la fin effective du fascisme en Italie.

19 juin 1940.
La fin du fascisme et son héritage
Avec la capitulation de l’Italie en 1943, le régime fasciste s’effondre, et Mussolini est finalement exécuté en 1945 après avoir tenté de diriger une république fasciste sous contrôle allemand. La fin de l’idéologie fasciste en Italie laisse un héritage complexe, mêlant rejet de l’autoritarisme et nostalgie de l’ordre social dans certains cercles. Cette défaite marque également le rejet des idéologies autoritaires en Europe, conduisant à la réaffirmation des valeurs démocratiques après la guerre.
L’analyse du fascisme révèle une idéologie complexe, fondée sur des valeurs telles que la tradition, l’autorité et le nationalisme, qui continuent de résonner dans certains courants politiques actuels, notamment le souverainisme et le patriotisme. Bien que radicalement distinct dans ses méthodes, le fascisme partage, à ses débuts, des principes qui trouvent parfois des échos dans les discours politiques valorisant l’identité nationale et la cohésion sociale. Cette nuance est essentielle pour comprendre les mécanismes qui ont permis au fascisme de séduire des nations en quête de stabilité dans des périodes de crise.
Cependant, le fascisme italien montre aussi les dangers inhérents à une concentration excessive du pouvoir et à une idéologie qui rejette les libertés individuelles et la démocratie. Sa chute, marquée par l’alliance avec le nazisme et l’échec économique et militaire de l’Italie, illustre les limites de ce modèle autoritaire. Cet héritage rappelle l’importance des valeurs démocratiques et de l’équilibre entre autorité et liberté, qui demeurent essentiels pour préserver la stabilité politique et la cohésion sociale sans pour autant renoncer aux droits fondamentaux.
En France, le fascisme a laissé une influence complexe, attirant certains mouvements nationalistes et souverainistes dans leur quête d’un État centralisé, sans toutefois s’imposer en tant que modèle politique durable.
L’histoire du fascisme, avec ses promesses et ses dérives, reste une leçon sur les risques des idéologies autoritaires, tout en permettant une réflexion sur les enjeux de souveraineté et d’identité nationale.
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Source :
- Wikipédia : « Le fascisme »–« Action française »
- Oxford Academic : « What is Fascism and Where does it Come From? »
- Cambridge Core : « On Understanding Fascism: A Review of Some Contemporary Literature »
- Econlib : « The Socialist Economics of Italian Fascism »
- Oxford Academic : « Capitalism, Austerity, and Fascism »
- Springer : « Economic Expertise and Political Militancy Under Fascism »
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