Xavier Moreau : témoignage et analyse sur la situation en Ukraine et en Russie

Xavier Moreau, établi à Moscou, est un analyste géopolitique et stratégique qui vient de rentrer du Donbass, une région séparatiste de l’Ukraine actuellement en conflit avec le gouvernement de Kiev.

À l’occasion de notre entretien, il partage son témoignage et son expertise concernant la situation sur le terrain, les implications géopolitiques, les retombées économiques, ainsi que les perspectives futures.

La comparaison entre Paris et Moscou

Xavier Moreau évoque les caractéristiques de Moscou, notamment sa propreté, sa sécurité, ses infrastructures et l’atmosphère qu’il qualifie de « ville du futur ».

Il met en avant le contraste saisissant avec la dégradation de Paris, en particulier pour les enfants et les sportifs qui subissent les conséquences de la pollution, de la violence et du manque d’espaces verts.

Il affirme également que, malgré les attaques de drones ukrainiens, la population moscovite ne ressent pas un climat de guerre, grâce à l’efficacité de la défense aérienne russe qui parvient à intercepter ces drones.

La contre-offensive ukrainienne

Selon Xavier Moreau, l’Ukraine a connu une défaite significative le 24 février 2022, lorsque la Russie a lancé son offensive pour protéger les populations du Donbass, qui étaient menacées par une offensive ukrainienne.

Il détaille les forces en présence, les pertes subies, les objectifs et les tactiques employées par les deux camps.

Il expose également les deux tendances qui existent au sein des pays occidentaux : celle qui souhaite encourager l’Ukraine à provoquer une confrontation avec la Russie, et celle qui cherche à éviter une défaite totale de l’Ukraine et une escalade du conflit.

La dédollarisation du monde

Xavier Moreau examine les répercussions des sanctions imposées par les États-Unis sur l’économie russe et mondiale.

Il démontre que la Russie a utilisé ces sanctions comme levier pour transformer son économie, réduire son endettement, élargir la diversification de ses exportations, et renforcer ses liens avec les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

Il décrit également l’émergence de nouvelles monnaies et de nouveaux mécanismes de paiement en réponse au déclin de l’hégémonie et de la crédibilité du dollar.

L’audition de François Fillon au Parlement

Xavier Moreau commente les déclarations de l’ancien Premier ministre français, François Fillon, concernant la crise ukrainienne, faites lors de son audition au Parlement.

Il émet des critiques envers la diplomatie française, qu’il estime dépourvue de vision et de courage, et l’accuse de suivre les intérêts américains de manière aveugle, sans tenir compte des réalités sur le terrain.

Il plaide en faveur d’un rétablissement du dialogue avec la Russie et suggère la nécessité d’une sortie de l’OTAN, qu’il considère comme une organisation obsolète et potentiellement dangereuse.

L’identité et l’histoire du Donbass

Xavier Moreau retrace également les origines du Donbass, une région peuplée principalement de Russes, de Serbes et de Grecs, qui ont fui les persécutions ottomanes pour établir des colonies à vocation agricole et minière.

Il décrit la culture ouvrière et prolétaire caractéristique du Donbass, étroitement liée à l’industrialisation et à la révolution russe.

Il évoque également le rôle majeur d’Artem, un bolchevik qui a été à l’origine de la fondation de la République de Donetsk-Krivoy Rog, qui a ensuite été annexée par l’Ukraine en 1918.

La création artificielle de l’Ukraine

Xavier Moreau dénonce ensuite ce qu’il considère comme le mythe de l’Ukraine en tant que nation, soulignant qu’elle n’a jamais existé en tant que telle avant le XXe siècle.

Il explique comment les bolcheviks ont regroupé des territoires hétérogènes qui ont été ultérieurement cédés ou conquis par l’URSS.

Pour illustrer son point de vue, il compare l’Ukraine à la France et la guerre de Kiev à la Révolution française, qui a mis fin à l’ancien régime et imposé une nouvelle identité nationale.

La colonisation idéologique de Kiev

Xavier Moreau critique enfin la volonté de Kiev de réformer les populations du Donbass, qu’elle perçoit comme inférieures et arriérées.

Il détaille les méthodes employées par Kiev, notamment l’usage de la violence extrême, la torture, la propagande et l’éducation pour atteindre cet objectif.

Il met en avant la résistance du Donbass, qui se considère comme russe et refuse de s’engager dans le processus d’ukrainisation, cette région ayant une histoire profondément russe et dont le peuple a toujours aspiré à faire partie de la Russie.

La différence entre l’Ukraine et le Donbass en matière de migration et de valeurs

Xavier Moreau effectue ensuite une comparaison des comportements migratoires et des valeurs entre les Ukrainiens et les Russes.

Il remarque que les Ukrainiens ont tendance à migrer davantage que les Russes, notant que ces derniers ont souvent la propension à revenir dans leur pays d’origine.

Les Ukrainiens de l’ouest sont influencés par des tendances mondialistes, notamment dans le domaine des droits LGBT, ainsi que par le bandérisme, une idéologie nationaliste et violente qui célèbre les collaborateurs nazis.

En contraste, les Russes ont un plus grand attachement à leur culture, leur langue et leur religion orthodoxe.

La situation des enfants de la guerre dans le Donbass

Xavier Moreau témoigne ensuite de la situation des enfants vivant dans le Donbass en temps de guerre, où ils sont confrontés quotidiennement aux bombardements et à la mort.

Il a pu constater que ces enfants ont une conscience aiguë de qui est considéré comme l’ennemi et qui est perçu comme un ami, et expriment leur soutien envers les soldats russes.

Il décrit également les émotions de tristesse, de dureté et de résignation qui se lisent sur les visages des enfants, ayant perdu leur innocence dans ce contexte.

L’évacuation des orphelins et des civils du Donbass

Xavier Moreau évoque également l’évacuation des orphelins et des civils résidant dans le Donbass, qui ont été pris en charge par la Russie.

Les orphelins originaires du Donbass ont été évacués vers la Russie, où ils ont été soit adoptés, soit réunis avec leur famille.

Les civils qui habitaient le long de la ligne de front ont été déplacés vers la Russie ou vers des zones à l’arrière du front pour leur sécurité.

Xavier Moreau condamne les menaces et les bombardements perpétrés par les Ukrainiens, qui ont visé délibérément les civils ayant eu des interactions avec les Russes.

La résistance des habitants du Donbass

Xavier Moreau rend ensuite hommage à la détermination des habitants du Donbass, qui sont convaincus de leur victoire aux côtés de la Russie.

Il exprime des réserves quant à l’assistance fournie à l’Ukraine par l’OTAN, estimant que cela contribue à prolonger le conflit représente par ailleurs une infraction au droit international.

Il décrit l’armée ukrainienne comme démotivée et contrainte de se battre, en contraste une armée russe qui hautement professionnelle et motivée.

La reconstruction des zones libérées

Xavier Moreau aborde le processus de reconstruction en cours dans les zones libérées du Donbass et met en lumière le cas de Marioupol, une ville qui avait été dévastée par les Ukrainiens et qui a depuis été rétablie grâce aux efforts russes.

Il souligne l’emploi de nouvelles technologies, qui ont permis d’accélérer le processus de reconstruction tout en maintenant la qualité des travaux et annonce également que la Russie a l’intention d’apporter une aide similaire aux territoires qu’elle réunira, à l’image de ce qui a été fait en Crimée.

La réunification de la Crimée avec la Russie

Xavier Moreau aborde ensuite la réunification de la Crimée avec la Russie en 2014, suite à un référendum populaire.

Il rappelle que la majorité des habitants de la Crimée sont russes et ont massivement voté en faveur de cette réunification et dénonce l’attitude de l’Ukraine pour avoir coupé l’approvisionnement en eau et en électricité de la Crimée, sans que cela ne suscite de réaction significative de la part de l’Occident.

Xavier Moreau fait l’éloge des efforts consentis par la Russie, qui a fortement investi dans les infrastructures, l’éducation et les services de santé en Crimée.

L’abandon de l’Ukraine par les Occidentaux

Xavier Moreau formule une prédiction selon laquelle les pays occidentaux finiront par abandonner leur soutien à l’Ukraine, reconnaissant leur erreur stratégique.

Il anticipe que l’Ukraine perdra le contrôle de ses ports et de son industrie, qui retourneront sous l’influence russe et estime qu’elle pourrait devenir une zone tampon dépourvue d’intérêt, vouée à la misère et à l’hostilité.

Il conseille aux Ukrainiens de chercher la réconciliation avec leurs compatriotes russes, qu’il considère comme leurs frères.

La grande famine et le banderisme

Le bandérisme est une idéologie nationaliste et violente qui revendique l’héritage de Stepan Bandera, un homme politique ukrainien qui a collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les partisans du bandérisme ont perpétré des atrocités contre les Juifs, les Polonais et les Russes, qu’ils considéraient comme des ennemis de l’Ukraine à l’époque.

Aujourd’hui, les idéaux bandéristes sont présents au sein de certains mouvements extrémistes de droite en Ukraine, qui soutiennent le conflit dans le Donbass et s’opposent à la Russie.

Xavier Moreau, condamne fermement le bandérisme, le qualifiant de révisionnisme historique et de menace à la paix.

Il soutient que le Donbass est une région historiquement affiliée à la Russie, avec une longue aspiration à s’unir à la Russie et témoigne des réalités sur le terrain, où les habitants du Donbass résistent aux attaques de l’armée ukrainienne, soutenue par l’OTAN.

Il plaide en faveur de la reconnaissance de l’indépendance du Donbass et de la réouverture d’un dialogue avec la Russie pour parvenir à une résolution pacifique de la situation.

En conclusion, Xavier Moreau nous offre une perspective critique et documentée sur le terrain, sur la situation en Ukraine et en Russie, remettant en question la propagande occidentale.

Il nous encourage à approfondir notre réflexion sur les enjeux géopolitiques, économiques et historiques qui sont en jeu dans cette crise et nous alerte sur les risques associés au bandérisme, une forme de fascisme mettant en danger les droits et la dignité du peuple ukrainien.

Il nous propose enfin une vision alternative, basée sur le respect mutuel et la coopération entre les nations.

Quittez la dictature et émancipez vous du système dès maintenant :